Sur fond de reconstruction et de baby-boom, l’accueil scolaire vernonnais vivait, il y a juste cinquante ans, une véritable métamorphose. Retour sur la rentrée scolaire de 1967.
Ce 1er septembre 1967, les enfants ne pensent pas encore à la rentrée scolaire, celle-ci n’aura lieu que le 15. Mais que les élèves de 2017 se consolent : s’ils reprennent l’école plus tôt, ils y passent aussi moins de temps, car jusqu’en 1969, les enfants, qui se reposent le jeudi et non pas le mercredi, ont classe aussi le samedi après-midi !
Ouverture du lycée et de l’école du Parc
Pour cette rentrée 1967, le Démocrate rapporte que « pour l’ensemble, la rentrée devrait se faire sans trop de difficultés ».
Pourtant, avec une population passée de 11 242 habitants en 1946 à 17.247 en 1962, on sent bien la nécessité de pousser les murs des écoles vernonnaises.
C’est ainsi que la rentrée scolaire voit l’ouverture de l’école du Parc, un établissement de huit classes, dont quatre seront affectées cette année, et qui « soulageront les écoles du centre et un peu Gamilly ». Dans le prolongement, une école maternelle de deux classes « se termine de justesse ».
A Vernonnet aussi on manque de place. Le projet d’agrandissement décidé par le conseil municipal n’ayant pas encore obtenu les crédits nécessaires, on envisage l’installation d’une classe mobile pour la maternelle.
Deux ans plus tard, en 1969, les écoles de la « Zup des Valmeux » ouvriront à leur tour.
Naissance de la cité scolaire
Mais le grand bouleversement de cette rentrée 1967 est incontestablement l’ouverture du « lycée de la côte d’Ivry » (il ne portera le nom de Georges Dumézil qu’à partir de 1991).
En lisière de la forêt de Bizy, cette immense cité scolaire a été conçue par les architectes de la reconstruction, Pottier et Tessier, et ne manque pas d’ambition. Pour cette rentrée 1967, « La première tranche est prête de justesse (…), deux petits stades seront bientôt prêts et on va entreprendre la suite des équipements sportifs avec deux gymnases et une piscine chauffée qui le soir servira aux habitants de Vernon. » La livraison d’un immense atelier pour le technique, d’un autre bâtiment de classes et d’un internat est imminente.
« C’est un immense travail qui va coûter deux milliards et demi d’anciens francs, (…) mais notre municipalité a eu raison pour notre jeunesse qui est le capital de l’avenir », souligne le rédacteur, qui se félicite aussi des répercussions positives sur les autres établissements : « L’école primaire des filles, qui avait des classes rue des Ecuries-des-Gardes, rue du Grévarin et place de la République, va trouver dans les locaux de l’ancien lycée une place qu’elle mérite bien, et nous nous en réjouissons ». L’école du Centre va pouvoir ainsi prendre la forme qu’on lui connaît encore aujourd’hui, tandis que les lycéens trouveront côte d’Ivry « des classes spacieuses, bien éclairées, du bon air et des réfectoires largement suffisants »…