Histoire de poilus
A l’occasion du 99e anniversaire de l’Armistice du 11-Novembre-1918, on ne peut oublier que Vernon a vu 292 de ses enfants mourir au champ d’honneur. Des plaques commémoratives, fixées dans le hall de la mairie, commémorent la trace de leur sacrifice. Grâce à la Grande Collecte 2014, le souvenir de certains d’entre eux peut être conservé.
André Léon Claude est né à Vernon le 23 mai 1895. Serrurier, il habite rue Gloriette lors du recensement militaire. Faisant partie de la classe 15, le jeune homme est appelé le 18 décembre 1914 et arrive au corps le 19 décembre 1914. C’est avec le 51e Régiment d’infanterie qu’il se bat jusqu’au 5 juin 1915 date de sa blessure par éclat d’obus à la cuisse gauche.
Il participait alors aux combats sur le site des Eparges au sud-est de Verdun, théâtre d’âpres combats, notamment
souterrains, à partir de la mi-avril 1915. En juin 1916, il est à l’hôpital temporaire d’Uriageles-Bains (Isère), probablement l’hôtel du Cercle.
En septembre, il séjourne à l’hôpital Marcheval, un hôpital bénévole (HB n° 53 bis) installé dans l’école normale d’institutrices rue Marcheval à Grenoble. Comme de nombreux blessés à cette époque, André est amputé de la jambe gauche. Il est réformé le 25 septembre 1917. Il décède en 1956 dans le département du Calvados.
Henri Louis Crespin est né à Vernon le 14 février 1890. « Appelé à l’activité » le 7 octobre 1911, il passe dans la réserve de l’armée active le 8 novembre 1913. Il est rappelé, moins d’un an plus tard, par le décret de mobilisation générale le 1er août 1914, et intègre le 28e Régiment d’Infanterie le 3 août 1914.
Blessé par un éclat d’obus à la main droite sur le champ de Bataille du Bois-la-Folie à Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais), il séjourne quelques temps à l’hôpital de Beauvais.
On ne sait quand il rejoint les armées, mais il est fait prisonnier le 31 juillet 1917 à Cerny-en-Laonnois (Aisne) et interné jusqu’au 19 janvier 1919 à Münster en Allemagne, date à laquelle il est rapatrié en France.
Il reçoit la croix de guerre en 1916 avec deux étoiles, 1 étoile d’argent pour sa citation à l’ordre de la division (avril 1916) et une étoile de vermeil pour sa citation à l’ordre du corps d’armée (juin 1916). Henri décède le 26 décembre 1974 à Vernon.
Son frère, Gaston Victor Crespin, est né à Vernon le 31 juillet 1892. Engagé volontaire pour 3 ans le 17 août 1910, il passe dans la réserve de l’armée active le 17 août 1913. Tout comme son frère, Gaston est rappelé à l’activité du 1er
août 1914, il arrive au 28e Régiment d’Infanterie le 3 août 1914.
Le caporal Gaston Crespin fait partie des très nombreux disparus lors de l’affrontement contre les Allemands à Guise (Aisne) le 28 août 1914.
C’est l’un des plus sanglants combats livrés par le 28e Régiment d’Infanterie. Il est déclaré « Mort pour la France » par jugement rendu le 19 novembre 1920 (son corps n’a jamais été retrouvé). La transcription de son décès est inscrite le 4 décembre 1920 dans le registre de l’état civil de Vernon.
Le récit de ces vies a pu être réalisé par les Archives municipales de Vernon à la suite de la « Grande Collecte 2014 », lancée dans toutes la France, à laquelle plusieurs Vernonnais ont contribué en fournissant des souvenirs familiaux.
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