Candy Vitrac, céramiste : Retour aux sources

Publié le20 avril 2016 » 3972 Views»

Formée aux écoles nationales supérieures de la Cambre (Bruxelles) et Olivier-de-Serres (Paris), Candy Vitrac est installée à Vernonnet depuis l’été dernier. La céramiste de 30 ans, qui a fait ses classes au lycée Georges-Dumézil, a un faible pour le grès et la porcelaine. Désireuse de partager sa passion et ses savoir-faire, elle organise une porte ouverte au sein de son atelier les 23 et 24 avril.

Vernon Direct : Vous avez commencé par la sculpture en céramique, comment êtes-vous venue à l’utilitaire ?

Candy Vitrac : J’aime prendre le temps de manger et choisir les objets dans lesquels je prends mes repas. C’est une philosophie de vie. S’entourer de beaux objets, c’est aussi prendre soin de soi et savourer le temps. Je n’achète d’ailleurs plus de vaisselle dans les commerces. Je mange dans la mienne. Parfois, j’en achète à des artisans quand j’ai des coups de coeur.

VD : Quels sont vos matériaux de prédilection ?

CV : Je façonne essentiellement le grès et la porcelaine. Ce sont des terres qui cuisent à haute température (plus de 1200°C), également la faïence, qui cuit à une température bien plus basse. J’aime l’idée que ces terres reviennent à l’état de pierre. J’ai testé, tout va bien au lave-vaisselle et au four, on me pose souvent la question.

VD : Avez-vous une gamme qui vous est propre ?

CV : Les tons de ma gamme vont du bleu, bleu-vert au gris. Excepté pour la terre rouge, cela reste assez doux et se rapproche de la nature. Je réalise des assiettes, des bols, des cuillères, des plats, des baguettes chinoises, des porte-baguettes artistiques et des couteaux en forme de feuille… Les premiers prix commencent à 10 €.

VD : Quelles sensations ressentez-vous lorsque vous créez ?

CV : Je suis dans l’art depuis toute petite, j’ai toujours aimé créer des choses et bricoler, d’où l’évidence pour moi de me lancer dans des études d’art. J’aime tout le processus de création et de fabrication. J’adore le travail en atelier, relever mes manches, préparer la terre sur les tables, ce rapport direct du corps avec la matière et le façonnage. La cuisson est formidable, elle donne vie à une forme. Il y a énormément de satisfaction à voir un objet que l’on a créé.

VD : Après avoir vécu à Bruxelles et à Paris, pourquoi avez-vous ressenti le besoin de revenir à Vernon ?

CV : La nature aide à la création. Et j’avais besoin de place. Paris c’est bien pour y exposer, vendre et échanger. Je travaille d’ailleurs avec des boutiques et participe à des ventes éphémères. Je serai notamment au Carreau du temple les 7 et 8 mai à Paris.

VD : Quel doit être l’état d’esprit du céramiste pour réussir ?

CV : Il faut beaucoup d’humilité et être persévérant. Parfois, il peut y avoir des déceptions en ouvrant le four. Tout ne fonctionne pas toujours. Si l’objet a reçu un mini-choc ou s’il y a eu un courant d’air durant la fabrication, les défauts se révèlent lors de la cuisson. C’est valable pour n’importe qui.

VD : Avez-vous de nouveaux projets en cours ?

CV : Je souhaite donner des cours dès septembre 2016 et transmettre mes savoir-faire aux enfants et aux adultes. J’ai beaucoup d’idées. Il n’y a pas que la terre, on peut utiliser des empreintes de coquillages, des branches ou des feuilles, pour réaliser des imprimés… J’ouvrirai l’atelier à l’utilitaire et à la sculpture.

www.ateliercandyvitrac.com
ateliercandyvtrac@gmail.com
Tél. : 07 77 81 79 34.
Portes ouvertes les 23 et 24 avril de 13h à 18h.
45 rue du Docteur-Chanoine.
Atelier visible sur rendez-vous le reste de l’année.

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