Les confréries de charité euroises demeurent un exemple remarquable de patrimoine culturel immatériel remontant au Moyen-Âge. Cette année, Vernon accueille leur grand rassemble annuel.

La confrérie Saint Martin de la paroisse Saint Louis de Vernon constitue l’association locale dont les racines plongent le plus profondément dans l’histoire. Fondée en 1319 et disparue au 20e siècle, elle a été ressuscitée 700 ans plus tard à l’initiative du père Julien Palcoux. « La tradition des charitons remonte à la peste noire, leur rôle était d’enterrer rapidement les défunts, la nuit, pour enrayer l’épidémie », raconte Dominique Mallet, maître de charité de la confrérie vernonnaise. Leur rôle a ensuite évolué, s’orientant vers l’assistance aux familles en deuil et l’appui aux prêtres pendant les offices. « Aujourd’hui, notre confrérie compte huit membres qui assurent environ 140 obsèques par an sur demande des proches du défunt », détaille M. Mallet, « dans l’église, nous portons le cercueil jusque devant le chœur, nous allumons les cierges, parfois nous lisons des textes. » Les charitons s’harmonisent avec les pompes funèbres et, vêtus de leur chaperon brodé, portant croix et torchères, donnent de l’éclat à la cérémonie.

« Jadis, ces confréries existaient partout en France, désormais elles subsistent surtout dans l’Eure où l’on en compte 120. » Cette année, leur 77e rassemblement départemental aura lieu à Vernon le 2 mai. « Ce sera un vrai spectacle avec 350 charitons défilant derrière leur bannière au son des cloches, les tintenelles. » Le cortège s’élancera du parvis de la collégiale à 9h30 pour un défilé en cœur de ville.