Née en 1936, Jacqueline Peker a été l’une des premières femmes vétérinaires en France. A l’occasion du 8 mars, elle donnera une conférence à la médiathèque à 19h (entrée libre).
Vous prenez la parole lors de la journée internationale des droits des femmes, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
C’est un sujet qui me plaît. En effet, quand je suis rentrée à l’école vétérinaire en 1959, nous étions cinq filles pour 100 garçons. Ensuite, en 1963, j’ai été la première femme vétérinaire dans le Cantal. J’ai été accueillie un peu froidement mais j’étais professionnelle alors ça s’est bien passé ! Je n’ai jamais considéré le fait d’être une femme comme un obstacle. Après un grave accident, je suis rentrée à Paris. J’ai commencé une carrière dans une entreprise de la santé dont je suis devenue PDG adjointe. Je voyageais partout dans le monde puis j’en ai eu marre. Je me suis alors installée comme vétérinaire libérale et je me suis spécialisée dans l’homéopathie et les médecines naturelles.
Etiez-vous une femme libre pour l’époque ?
Oui, je ne me suis jamais mis de barrières. Il faut dire qu’après la guerre, il n’y avait plus d’hommes chez moi. Mon père est mort à Auschwitz, mon oncle sous la torture et mon grand-père fusillé au Mont Valérien. Nous nous sommes retrouvées entre femmes. J’ai fait de la politique, je suis rentrée au PCF à 16 ans avant d’en être exclue. Néanmoins, je n’ai pas été militante au Mouvement de Libération des Femmes (MLF). Mes amies se sont engagées, l’une a même été la secrétaire de Simone de Beauvoir. Par contre, j’avais tout le MLF comme clientes, elles m’apportaient leurs animaux !
Quel conseils donneriez-vous aux jeunes filles d’aujourd’hui ?
Ne surtout pas avoir peur ! Et faire le part des choses entre ce qui est bien et mal. Si quelque chose se passe mal, essayez de le rétablir par vous-même et, si ce n’est pas possible, demandez l’aide d’un proche.