En centre-ville, sur les bords de Seine, aux abords de la déchèterie… La ville est régulièrement confrontée à ce genre de dépôts sauvages. Un tel comportement n’est pas tolérable, et contraint à appliquer des sanctions.
Les rues de Vernon sont nettoyées au quotidien par le service propreté de la ville. Alors que de nombreuses poubelles sont à la disposition des passants, des déchets jonchent bien trop souvent les rues. L’équipe municipale a édité un code de la rue, rappelant à chacun les bons gestes à adopter.
Les agents du service de propreté de la ville sont une vingtaine à passer l’essentiel de leur temps à ramasser les détritus qui jonchent le sol. Parfois, des passants jettent même des déchets sous leurs yeux. « Nous avons beaucoup de remontées de gens mécontents qui nous signalent des problèmes de propreté », déplore François Ouzilleau, maire de Vernon. « Pourtant nos agents sont mobilisés en permanence. À peine sont-ils passés dans une rue pour la nettoyer qu’elle est déjà sale. Certaines personnes se comportent très mal, jettent des détritus n’importe où et ne ramassent pas les crottes de leurs chiens. »
Au total, 7 tonnes de déchets sont collectées chaque semaine par le service propreté sur la voie publique. Pourtant, 500 poubelles publiques sont à la disposition de tous sur l’ensemble du territoire de la commune. Avec l’arrivée des beaux jours, les déchets abondent en bords de Seine. Le service propreté se concentre donc davantage sur ce secteur. Les Vernonnais subissent aussi ces incivilités puisqu’ils paient deux fois la facture : la taxe des ordures ménagères à l’agglomération et les impôts à la ville pour payer les agents de propreté. Ces incivilités représentent des coûts pour la collectivité.
Des moyens renforcés
Depuis 2014, l’équipe municipale a considérablement renforcé les moyens mis en oeuvre. Une deuxième balayeuse a été acquise en 2015 par la ville (108 114 €). Un agent est spécialement employé pour nettoyer les tags, les graffitis et l’affichage sauvage. Des tâches récurrentes qui pourraient être évitées. Les équipes ont été réorganisées afin d’être plus présentes sur le terrain.
Des opérations de nettoyage approfondi des quartiers (retrouvez le planning sur www.vernon27.fr) ont été mises en place. Chaque mois, un quartier est ciblé et nettoyé en profondeur par une dizaine d’agents. « Nous faisons beaucoup d’efforts en mobilisant du monde et du matériel pour que les rues soient propres », indique le maire, qui attend en retour un comportement exemplaire des habitants.
Le code de la rue
Pour remédier à ces incivilités, François Ouzilleau a souhaité mettre en place un code de la rue. « Il est d’abord préventif, il vient rappeler les règles de bonne conduite. Les personnes qui ne les respectent pas seront sanctionnées. La police municipale est prête et a reçu des instructions. »
Avec ses huit règles et huit conseils, le code de la rue remémore à chacun les bons gestes à adopter afin de préserver l’espace public et profiter d’un environnement agréable. Des informations pratiques, comme les heures de sorties et de remisages des poubelles sont rappelées. Le non-respect de ces horaires aboutit à des sanctions. Le guide rappelle que la loi encadre strictement les incivilités.
L’abandon de déchets dans un lieu non autorisé peut engendrer jusqu’à 150 € d’amende. Les riverains doivent entretenir leur trottoir, respecter les horaires de sortie et de remisage de leurs poubelles, à défaut il leur en coûtera 38 €. Les déjections canines non ramassés sont punies par une amende de 450 €. Les tags non autorisés entraînent une sanction de 3 750 € et une peine de travail d’intérêt général.
Des déchèteries à la disposition de tous
Les Vernonnais peuvent se rendre dans toutes les déchèteries du territoire de la Cape, gérées par le SETOM. Ils bénéficient de deux déchèteries à proximité, celle de Vernon pour les filières comme les cartons, les encombrants et les déchets verts, et celle de la Chapelle-Réanville, qui accueille tous les déchets.
Les horaires des déchèteries sont disponibles dans le code de la rue.
En décembre 2015, le conseil municipal a décidé de sévir. Le maire François Ouzilleau prévient : « Lorsque les coupables d’incivilités seront identifiés, le déplacement et l’intervention occasionnés seront facturés aux responsables. » 70 € pour le déplacement de la brigade d’intervention et 35 € par demi-heure d’intervention : voilà qui devrait faire réfléchir… Également chargée d’assurer la salubrité publique, la police municipale recherche désormais activement les responsables des incivilités. Elle a enregistré depuis le début de l’année douze mains-courantes pour dépôts d’immondices et trois pour trouble à la salubrité.
Allô ! mairie un service sur-mesure
Un sac poubelle éventré, des dépôts sauvages, un trottoir sale ou à désherber, une rue qui a besoin d’être lavée, une branche d’arbre tombée sur le sol… Prévenez en un coup de fil la brigade d’intervention au 0 8000 27200 (appel gratuit) en annonçant le mot-clé « propreté ». Véritable révolution dans la relation citoyen-mairie, ce service moderne et souple permettra une plus grande réactivité dans la réponse aux demandes des Vernonnais. En cas de tags et graffitis, c’est le mot-clé « voirie » qui doit être utilisé. Allô ! Mairie sert aussi à signaler tout dysfonctionnement de l’éclairage public, un mobilier urbain abîmé, des trous dans le trottoir ou toute autre anomalie constatée.
Ces jeunes qui soignent la Seine
Vernon peut compter sur ses jeunes kayakistes et plaisanciers pour veiller sur l’environnement. Début avril, une vingtaine de membres du SPN Canoë-Kayak et du Yacht Club de Vernon a pris part à un grand nettoyage de la Seine en canoë.
Le SPN Canoë Kayak a profité de la semaine du développement durable organisée par l’association mondiale Surfrider Foundation en avril pour nettoyer la Seine. Le club vernonnais n’en est pas à son premier nettoyage, puisque chaque année, les jeunes retroussent leurs manches pour retirer le plus de déchets possible du fleuve. « D’une année sur l’autre, nous retrouvons les mêmes participants à cette action. Cette fois-ci, quatre jeunes du YC Voile se sont joints à nous l’aprèsmidi. Cette journée de nettoyage est ouverte à tous et nous invitons également les non-adhérents à nous rejoindre. On peut collecter des déchets à pied ou en kayak », commente Coralie Roquette, éducatrice sportif au SPN Canoë Kayak.
Une benne de déchets
Équipée de gants et de poubelles prêtés par la ville, la vingtaine de participants a ramassé les déchets tout en remontant la rive droite, côté Vernonnet (pour des raisons de sécurité ils ne sont pas autorisés à circuler sur la rive gauche). Puis ils ont fait de même en naviguant jusqu’à Saint-Just. De nombreux déchets dont du plastique ont été récoltés. « On a moins vu de gros déchets que l’année dernière où nous avions trouvé un frigo. Quand la Seine redescend, elle dépose énormément de déchets qui ont été jetés. Les gens jettent n’importe quoi dans la Seine. Nous avons trouvé une roue de voiture », regrette l’éducatrice.
À la fin de la journée, la benne, prêtée par l’agglo était quasiment pleine et a été emmenée à la déchèterie afin de trier son contenu. Les éducateurs en ont profité pour relater aux participants le cheminement des déchets. Surfrider Foundation, qui a pour but de protéger les océans et d’éduquer les citoyens avait envoyé au club un kit, des sacs poubelles, des autocollants, et banderoles de sensibilisation.
C’est avec enthousiasme que les jeunes participants à cette opération ont ramassé les déchets sur et en bord de Seine.