Fabienne Aniorté est assistante sociale au commissariat de Vernon depuis 11 ans. Un poste un peu différent de ses collègues qui travaillent en centres sociaux. En effet, elle travaille en lien étroit avec les policiers, mais aussi avec la ville au sein du Contrat local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD).
Que fait une assistante sociale dans un commissariat ?
Ma mission est l’accueil psycho-social des femmes victimes de violences et la protection de l’enfance. Pour arriver à mon bureau il y a trois portes d’entrée. D’abord par les plaintes ou mains courantes déposées au commissariat. Ensuite je peux être appelée par les policiers qui interviennent dans des situations de crise. Enfin, des personnes viennent spontanément me voir. J’interviens principalement dans les cas de violences morales ou physiques, à 90% conjugales. Mais aussi dans les conflits familiaux avant que cela ne dégénère. La priorité est de travailler avec les policiers pour voir s’il y a du pénal. Ensuite je fais de l’orientation en foyer ou vers un médecin. J’accompagne également dans les démarches de justice car les victimes peuvent être terrorisées.
Qu’est-ce qui vous différencie des autres assistantes sociales ?
Nous sommes spécialisées violence, c’est notre quotidien. J’interviens parfois avec des policiers quand il y a un risque réel, par exemple quand je vais au domicile d’une femme victime. Il y a aussi un volet pénal, je peux accompagner les enquêteurs pour apporter une expertise technique sur la protection de l’enfance ou des victimes.
Quel est votre rôle dans le cadre du CLSPD de Vernon ?
J’interviens sur le volet consacré aux violences intra-familiales. Il s’agit d’un groupe de travail pour améliorer le quotidien des victimes en regroupant tous les professionnels : la police, des associations, les centres d’hébergement et des médecins. L’idée est de cibler les difficultés et d’y répondre. Au-delà du Contrat local de sécurité et de prévention de la délinquance, je travaille beaucoup avec le CCAS afin de trouver des logements aux victimes ou m’occuper des personnes âgées victimes de violence. C’est un vrai travail de coopération, nous pouvons suivre la même personne en parallèle, chacun avec son prisme.