Les travaux du pont ont commencé en 1950 pour s’achever en septembre 1954. Ils ont traîné en longueur,
à cause de la parcimonie avec laquelle les crédits ont été alloués, de la difficulté d’approvisionnement en acier de qualité spéciale et de celle du recrutement de la main-d’œuvre.
Léger et élégant, il est constitué de trois arches, deux piles en Seine et deux autres culées sur les rives. Son ossature métallique est recouverte d’une dalle de béton armé.
Sa longueur totale est de 262 mètres dont 202 mètres au-dessus de la Seine et il est large de quinze mètres, dont neuf mètres de chaussée et deux trottoirs de trois mètres chacun.
Les tronçons de métal constituant l’ossature ont été réalisés par la société des Forges et Atelier du Creusot. Transportées sur le chantier par voie d’eau, au total ce sont plus de 1000 tonnes qui ont été charriées par des péniches.
En 1954, le pont prend du service
En octobre, des essais de résistance sont réalisés. Plus d’une quinzaine de chars roulant par trois traversa le fleuve. C’est ainsi que 490 tonnes de pavés furent placées sur les trottoirs. Sous le poids, le pont fléchit légèrement puis reprit parfaitement sa position.
Dès le 1er novembre 1954, le pont est ouvert à la circulation.
Le 29 janvier 1955, c’est Pierre Mendès-France, chef du gouvernement, avec à ses côtés Pierre Damelon, préfet de l’Eure, et Georges Azémia, conseiller général et maire de Vernon qui coupe le ruban tricolore tendu au travers du pont.
Dans le discours inaugural, un label de qualité et d’élégance du pont est décerné aux responsables de la construction.
Les artistes ont été nombreux à s’inspirer de l’ouvrage d’art, notamment ceux qui faisaient le trajet fréquemment entre Vernon et Giverny. Le pont n’a pas seulement connu des moments heureux, puisqu’en 1966 le fils du peintre Claude Monet, Michel Monet y a trouvé la mort, dans un tragique accident de voiture.