Jusqu’au début du XXe siècle, Gamilly est couvert de vignes et de terres labourables entourées de fermes réparties entre la rue du Haut (actuellement rue de Verdun) et la rue du Bas (actuellement rue de la Marne).
Dans la première moitié du XIXe siècle, Monsieur Jaudin possédait de très nombreuses terres aux Valmeux, Blanchères, Boutardes, Champsbourgs, Moussel, mais aussi des vignes et deux maisons, rue du Bas et rue du Haut. Ce riche propriétaire terrien devait louer ses terres vernonnaises a plusieurs fermiers, car lui-même vivait à Paris. Dès 1838, il revend ses parcelles du Moussel à la femme Oursel et sa maison de la rue du Haut à M. Dehors (voir plan O 11/15). Cependant, son nom Jaudin est resté dans l’histoire du quartier car il fait don d’un chemin à la commune.
Au départ, cette voie a dû être tracée dans son propre intérêt pour desservir ses labours et vignes, elle s’est révélée par la suite utile au voisinage. La mairie est donc entrée en possession de cette rue pour favoriser l’expansion du quartier. Naturellement désignée par le nom de son propriétaire, la dénomination de cette rue n’a jamais été officialisée par une délibération du conseil municipal, c’est par tradition que l’appellation Jaudin s’est ancrée dans Gamilly.
Dans ce faubourg, il existe plusieurs rues ou sentes qui doivent leur dénomination aux anciens propriétaires des parcelles dont elles sont issues : la sente Lemarchand, la sente Jean-Blin, la rue Fichet. Vraisemblablement, comme Jean-François Jaudin, Lemarchand, Blin et Fichet, n’ont pas dû poser la condition expresse que les voies portent leur nom et pourtant leurs patronymes traversent les âges grâce à leur donation.