Au début du XXème siècle, comme aujourd’hui, le fleuve est au cœur de la vie vernonnaise. A l’époque, une plage artificielle fut aménagée sur les bords de Seine à Vernon.
La rive fut sablée et le talus coupé de plusieurs escaliers, puis au bord du fleuve, on installa un petit bain sécurisé pour les enfants. Plus loin, on pouvait voir un ponton terminé par un plongeoir, auprès duquel les moniteurs de l’Avenir de Vernon donnaient des leçons de natation.
Dans la Seine comme à la mer
Avant la guerre, à l’initiative de l’Union Commerciale, une baignade avait été créée près des berges de Seine. Elle était très fréquentée et les fêtes qui y étaient organisées attiraient de nombreux spectateurs sur la plage. Les installations étaient modestes et les vieux Vernonnais n’ont pas oublié. Au « Grand bain » par exemple, il y avait un plongeoir, installé juste en face de l’île Corday.
En août 1944, la plage de Vernon connut les drames de la Libération et pendant quelques semaines on pouvait voir sur le pré, les croix des tombes provisoires des soldats anglais fauchés en pleine jeunesse, alors qu’ils tentaient de traverser la Seine dans leurs embarcations d’assaut.
Lorsque la décision de créer le bassin de natation fut prise par le Conseil Municipal, elle souleva des critiques. La reconstruction de la ville était en cours et les piscines étaient rares en France. Dans notre région, peu après, les villes d’Evreux et de Mantes décidèrent de suivre l’exemple vernonnais.
Malgré tout, la Seine avait déjà ses eaux polluées et une analyse révéla un véritable bouillon de culture.
Les changements d’après guerre
Après la guerre, la plage changea de visage avec la construction de la piscine d’été. Elle ouvrit ses portes, le 14 juillet 1953, sous la direction de Bernard Renault qui allait lui consacrer plus de 40 ans de son activité professionnelle. Par beau temps, on comptait quotidiennement environ 600 personnes qui profitaient de cette piscine, et plus tard, le chauffage de l’eau permit d’en augmenter les jours de fréquentation. Lorsque l’hiver arrivait avec ses pluies ininterrompues, la piscine couverte prenait la relève de la piscine d’été.
Dès 1954, B. Renault fonde le Club des Tritons Vernonnais qui porta loin le renom de notre ville lors des compétitions sportives régionales et nationales. Chaque premier dimanche de septembre, les Vernonnais assistaient aux somptueuses fêtes nautiques des Tritons. La foule se rassemblait à l’ombre des tilleuls du mail Anatole France pour assister à des démonstrations de gymnastique et, sur le fleuve, à des régates et à des joutes, très appréciées à cette époque. La piscine d’été a cessé de fonctionner en 2004. n
Sources : Le démocrate 05/12/2007 et 25/10/1974, La « Normandie pittoresque »