Violences faites aux femmes|Un plan pour prévenir et lutter

Publié le24 novembre 2020 » 1717 Views»

Focus Violences faites aux femmes 25 novembre signature contrat violences conjugales sexuelles sexistes

Chaque 25 novembre, le monde célèbre la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes. Face à celles-ci, la ville vient de signer un contrat local de lutte contre les violences conjugales, sexuelles et sexistes.

Réunis autour de la table, le 9 octobre : la mairie de Vernon, le Département de l’Eure, la préfecture, le parquet d’Evreux et l’Education nationale. Soit tous les membres du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD). Une institution qui, grâce à sa transversalité, améliore la sécurité des Vernonnais. Et, depuis 2015, la lutte contre les violences faites aux femmes fait partie de ses priorités. Une volonté confortée par le contrat local 2020-2024 de prévention et de lutte contre les violences conjugales, sexuelles et sexistes. « Le CLSPD de Vernon est exemplaire », souligne la procureure Dominique Puechmaille. En effet, il se démarque par ses réalisations concrètes. « Souvent, cet organe est installé en début de mandat et s’essouffle, ce n’est pas le cas ici », ajoute le maire de Vernon. Avec ce contrat, le CLSPD se dote d’un plan d’action issu du Grenelle des violences conjugales (2019).

Des monuments illuminés en orange

Le premier volet vise à poursuivre la sensibilisation avec, notamment, la formation des agents municipaux et de l’agglomération, autant d’oreilles pour les victimes. Notons également la publication par la mairie d’une brochure « Stop Violence », redistribuée dans les pharmacies lors du confinement. Afin de souligner l’engagement de la municipalité, les monuments seront illuminés en orange ce 25 novembre, participant ainsi à la campagne de l’ONU « Orangeons le monde ». Parallèlement, l’association Jeunesse et Vie, et des structures spécialisées, donneront des visio-conférences de sensibilisation au lycée Dumézil.

Par ailleurs, l’accompagnement des femmes est au cœur du contrat. Parmi les nouveautés, l’ouverture de consultations de médecine légale à l’hôpital, les seules de l’Eure, permettant de faire constater des blessures. Depuis juin, Vernon dispose de 3 hébergements d’urgence pour les victimes (engagement n°19 de Vernon Mérite Toujours Mieux !). Les ordonnances d’éloignement d’un conjoint violent sont également plus courantes (+60% en 2020). Quant aux femmes restant à domicile, elles peuvent, sur décision de justice, bénéficier d’un des 9 téléphones « grave danger » reliés aux secours. Grâce au réseau VIF, les professionnels (hôpital, associations etc) disposent d’un annuaire pour orienter les victimes. Celles-ci ont désormais de multiples relais d’aides face aux violences.

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Juliette Tabourel

Directrice du centre social des Pénitents Coordinatrice du réseau Violences Intra Familiales (VIF)

Quel panorama dressez-vous des violences faites aux femmes à Vernon ?

Le panorama, c’est qu’il n’y a pas de situation type. En effet, ces violences touchent tous les milieux. Récemment, Vernon a été marquée par un cas très grave, un féminicide. La lutte contre les violences faites aux femmes doit donc passer par un travail transversal et de chaque instant.

Dès lors, quelle stratégie est défendue par la municipalité ?

À Vernon, il y a une forte volonté d’articulation opérationnelle entre les acteurs. Celle-ci se décline sur le terrain : dans la sensibilisation du grand public et des potentiels écoutants (ATSEM, personnels de la ville et des centres sociaux, etc.). Ainsi ces derniers deviennent acteurs de l’accompagnement des victimes. Il y a également la volonté de faciliter le parcours de ces victimes en déployant de nouveaux dispositifs, en travaillant avec l’hôpital par exemple. Sur ce sujet, la ville a noué de forts partenariats et les volontés convergent, cela s’illustre au sein du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD).

Le confinement est une situation à risque pour les victimes, comment leur venir en aide ?

Nous faisons de l’information et développons les points relais pour la diffuser. Il faut qu’elle passe la porte du domicile sans être contre-productive. En effet, un prospectus découvert par un conjoint violent peut générer encore plus de violence. Pendant le confinement, notre attention est davantage portée sur les indices, les mots. Nous orientons ensuite les victimes vers les bons partenaires, et c’est là que notre réseau a son importance. Rappelons que le CCAS, les centres sociaux et les services sociaux du Département restent ouverts.

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