Alain Brunet
Conservateur de l’orgue de Vernon
Organiste et professeur au conservatoire de Vernon, Alain Brunet veille sur cet instrument qui compte 2 200 tuyaux et 400 ans d’existence.
En quoi consiste le rôle de conservateur de l’orgue ?
Il s’agit d’un titre qui existe dans peu de villes. Le conservateur vérifie l’état de l’instrument et a un droit de regard sur qui l’utilise. Il faut rappeler que, dans les églises d’avant 1905, l’orgue est la propriété de la commune. Néanmoins, c’est la paroisse qui dispose du droit d’usage du bâtiment. Le prêtre nomme donc des musiciens titulaires pour jouer, notamment pendant le culte. Le conservateur, lui, est payé par la mairie. C’est une tâche que j’exerce depuis 1999. Jusqu’à 2007, j’étais également le titulaire. Désormais, j’utilise l’orgue dans le cadre des cours du conservatoire.
Quelles sont les spécificités de l’orgue de la collégiale ?
Il date de 1610, âge d’or de l’orgue baroque, et a été construit par le facteur d’orgue normand Jean Ourry. Son buffet est classé monument historique et l’on y voit des sculptures d’époque. Le mécanisme a, quant à lui, été remanié à l’époque romantique et en 1979. L’orgue compte trois claviers pour les mains, un pour les pieds et 34 registres. Les registres permettent de donner des colorations différentes au son : celle d’une trompette, d’une voix humaine, d’une basse… En cela, l’orgue est le premier synthétiseur de l’histoire, mais acoustique !
L’orgue est-il un instrument uniquement liturgique ?
Non, on peut jouer de tout sur un orgue ! Le répertoire va du 15e au 21e siècles. On trouve des pièces religieuses bien sûr, chez Bach ou Couperin par exemple. Mais également des œuvres profanes, comme chez Saint-Saëns ou Fauré. En dehors des messes, on peut écouter de l’orgue à la collégiale. D’ailleurs, le festival Bach en Seine proposera des concerts en août.