Fraîchement inauguré vendredi 26 février, le boulevard Collet-Billon porte le nom d’un ancien ingénieur du Laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques (LRBA).
Après deux années d’études à l’Ecole nationale supérieure de l’Armement, Antonin Collet-Billon est, dès juin 1947, affecté au service de la Direction des études et fabrications d’armement (DEFA). Un an plus tard, il rejoint le Laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques, nouvellement créé au sein de la DEFA. Sa mission : défricher l’ensemble des techniques variées nécessaires à la construction de fusées. Il vit d’ailleurs à Vernon au 38 de l’allée circulaire (1950-1961) avec sa femme et leurs sept enfants, qui fréquentent les écoles vernonnaises.
Chef du département guidage-pilotage, il s’intéresse notamment aux techniques de radar et à la navigation inertielle. Son ascension est fulgurante, il devient chef de bureau technique du LRBA, étudie la propulsion des missiles, leur aérodynamique et leur structure.
Les travaux du LRBA donnent naissance à des fusées sondes, Véronique (1952), Vesta (1964), ainsi que les propulseurs Vexin et Valois, qui équipèrent la fusée Diamant dont le premier étage a entièrement été réalisé par le LRBA.
En 1961, le général de Gaulle décide de créer une structure étatique puissante relevant directement de l’autorité publique : la Délégation ministérielle pour l’armement (DMA). Cette structure est chargée de conduire en particulier le développement des moyens pour la Force nationale stratégique. Au sein de la DMA apparaît une nouvelle entité, le département Engins, avec un bureau technique à Saint-Cloud dont la direction est confiée à Antonin Collet-Billon en 1974. Il le restera jusqu’en 1983.
Cette période fut extraordinairement riche dans le domaine des missiles nucléaires, comme dans le domaine des missiles tactiques, mais aussi dans celui des sous-marins nucléaires, domaines pour lesquels la contribution du LRBA a été reconnue à maintes reprises par les plus hautes autorités de la défense.