C’est à l’initiative de « l’Union commerciale industrielle » et du « Syndicat d’initiative de Vernon » qu’a eu lieu la première Fête des fleurs, le 3 juin 1905.
Cette manifestation n’a pas eu de périodicité bien établie sauf à partir de 1956, où elle s’est déroulée tous les 4 ans. Ses deux plus longues absences, 13 et 15 ans, correspondent à la première et à la seconde guerre mondiale. Dès 1947, une nouvelle fête des fleurs est célébrée dans la ville en ruines.
En 1964, l’événement aura du succès, mais ce sera le dernier. Pourtant, les neuf éditions de cette fête ont sûrement marqué le cœur des Vernonnais qui l’ont connue.
Vernon transformé
Le 23 juin 1956, le journal Vernon-Eclair titrait « Bravant la menace du temps, des milliers de personnes ont suivi et applaudi le cortège fleuri et les décorations des magasins. »
Cette grande fête reposait sur la création de milliers de fleurs de papier. Les Vernonnais y travaillaient des mois et des mois à l’avance, et amoncelaient des centaines de fleurs dans des caisses ou des placards. Les quelques jours précédant le rassemblement, les promeneurs pouvaient voir les rues de la ville se métamorphoser. En un clin d’œil, une haie de verdure et de fleurs poussait en chaque bordure du trottoir et des guirlandes multicolores formaient une voûte aux dessus des visiteurs.
Vernon devait, à l’époque, avoir une décoration digne des Mille et une nuits. Chacun s’investissait pleinement, pour transformer les façades. Les commerçants fleurissaient leurs vitrines selon le thème de leurs boutiques, « au Disque Bleu, M. Dubos a lui aussi matérialisé son enseigne, car une remarquable pipe géante lance de gros disques de fumée bleue », décrit le journaliste de Vernon-Eclair.
Le cortège des chars fleuris
Là encore, le journaliste qui a rédigé l’article du 23 juin 1956 se plaint d’être trop gâté, et doit se contenter de résumer ses impressions. « Il y avait une vingtaine de chars et tous les réalisateurs avaient fait des merveilles. Plaignons le jury… » écrivait-il. En tête du défilé, venaient un essaim de scooters, des bambins sur leurs petites bicyclettes, et quelques clowns infatigables. Le char des moissonneurs mettait en valeur la Reine des Blés, escortée par des personnes de l’Amicale de Bizy. Derrière, il y avait les scouts.
Puis le journaliste raconte, « nous abordons avec le LRBA, un royaume qui nous étonne toujours un peu, et les plus incrédules devront désormais y croire, la « soucoupe volante » n’est pas un mythe, des milliers de spectateurs vous l’affirmeront, car tous nous l’avons vue et admirée… »