La veille de Pâques, les gens du voyage ont enfin quitté le parking de l’ancien supermarché Dia, route de Chambray.
Depuis le mois de janvier, l’installation illégale d’une vingtaine de caravanes avait placé les habitants dans une situation inacceptable. Un kinésithérapeute voisin avait même vu son chiffre d’affaires fondre de 30 %, tant le sentiment d’insécurité était fort. Ne pouvant agir sur un terrain qui ne lui appartient pas, la mairie était intervenue auprès du propriétaire afin qu’il dépose plainte et rende le parking totalement inaccessible. Début avril, les occupants indésirables quittaient enfin les lieux, de sorte que la ville avait pu faire installer des blocs de béton visant à empêcher l’accès du parking. La mesure s’était malheureusement avérée insuffisante, puisque le 9 avril dernier, le groupe était de retour, parvenant à déplacer les blocs de béton avec leurs caravanes. Tapant du poing sur la table auprès du directeur départemental de la sécurité publique, les élus vernonnais ont obtenu que les policiers, nationaux et municipaux, interviennent pour les déloger. À présent, le propriétaire du parking va enfin pouvoir engager les travaux qui rendront, espérons-le, le site totalement hermétique à toute nouvelle intrusion.
Pour la collectivité, il est inacceptable que les gens du voyage se permettent de s’installer sur un terrain, public ou privé, sans aucune autorisation, allant même jusqu’à se brancher illégalement sur des réseaux d’eau ou d’électricité privatifs.
Accueillir dignement les gens du voyage
Pour autant, il convient d’offrir aux populations nomades un lieu d’accueil décent et correctement équipé, ce qui n’est pas le cas actuellement. Inscrit dans le cadre des compétences communautaires, c’est la Communauté d’agglomération des Portes de l’Eure qui devait se charger de l’aménagement d’un terrain d’accueil. Le précédent maire de Vernon Philippe Nguyen Thanh avait proposé un terrain totalement inapproprié, aux Douers, qui avait déclenché le lancement d’une pétition par les riverains. La situation s’était alors tendue entre l’agglomération et la ville centre, débouchant sur un véritable blocage.
L’apaisement des relations entre la ville et la Cape, au lendemain des élections, a permis de rouvrir ce dossier avec plus de sérénité, d’autant que le maire François Ouzilleau et le chef de la majorité municipale Sébastien Lecornu ne souhaitent pas nécessairement que le terrain soit situé sur notre commune. Si la création de la nouvelle agglomération a retardé l’avancée du dossier l’an passé, elle élargit également aujourd’hui le champ des possibilités. Nul doute qu’une solution satisfaisante pour tous sera rapidement trouvée.