Dix ans de travaux pour sauver la Collégiale !

Publié le21 décembre 2017 » 2426 Views»
Les Vernonnais sont venus nombreux à la présentation du diagnostic. Ils ont déjà contribué pour 15 000 euros à la Fondation Vernon Patrimoine.

Les Vernonnais sont venus nombreux à la présentation du diagnostic. Ils ont déjà contribué pour 15 000 euros à la Fondation Vernon Patrimoine.

Ni les obsèques de Johnny, ni les préparatifs de Noël n’auront suffi à dissuader les Vernonnais de venir assister, le 9 décembre au matin, à la présentation du diagnostic de la Collégiale par Richard Duplat. C’est devant un public nombreux que l’architecte en chef des Monuments historiques a exposé le résultat des deux mois passés avec son équipe de spécialistes à scruter chaque recoin de l’édifice.

« La collégiale Notre-Dame souffre aujourd’hui de nombreuses pathologies, principalement concentrées à l’extérieur, lesquelles ont des conséquences à l’intérieur, explique l’expert. Outre des problèmes récurrents de vieillissement et d’altération des matériaux, l’édifice subit principalement des défauts d’étanchéité aux intempéries, couplés à des problèmes d’hygiène sanitaire. Ainsi, de manière générale, les couvertures et autres organes d’étanchéité apparaissent vétustes. L’édifice en de nombreux endroits subit des ruissellements importants, illustration des défauts d’évacuation des eaux. Ce problème est d’autant plus flagrant en parement, en raison des développements de micro-végétaux alimentés par une humidité récurrente, lesquels végétaux finissent par encrasser les épidermes jusqu’à solliciter en profondeur les maçonneries par le développement de leur système d’accroche racinaire ».

Un programme de travaux colossal

En d’autres termes, même s’il n’y a pas péril en la demeure et que l’édifice ne risque pas de s’effondrer demain, il est urgent de prodiguer à la Collégiale les soins qu’elle mérite pour protéger ce patrimoine exceptionnel que les Vernonnais ont su embellir et nous transmettre depuis près de dix siècles.
Pour cet édifice, dont l’intérieur a en fait la taille d’une cathédrale, l’architecte propose de procéder en plusieurs phases qui prennent en considération non seulement les urgences sanitaires mais aussi une méthode logique qui commencera par le haut du bâtiment, afin de garantir en priorité son étanchéité et de ne pas avoir à repasser devant des zones déjà restaurées. Ce phasage permet en outre de programmer les financements correspondant aux différentes étapes.

Un financement complexe

Au total, 10 ans de travaux et 13,65 millions d’euros seront nécessaires pour mener à bien ce projet qui, selon François Ouzilleau, « sera de loin le plus important du mandat ». Outre le budget municipal, qui a déjà crédité un programme pluriannuel de 2 millions d’euros entre 2018 et 2020, la ville peut espérer des subventions de l’État et du Département. On comprend néanmoins que la contribution de chacun est capitale pour mener à bien ce chantier dans les meilleures conditions, d’où la création de la Fondation Vernon Patrimoine qui permet à tous, particuliers et entreprises de participer, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux particulièrement incitatifs.

Le lourd dossier de 300 pages réalisé par l’architecte est d’ores et déjà entre les mains de la Drac (Direction régionale des affaires culturelles), dont le feu vert est nécessaire pour lancer l’opération de restaurati

Les 4 ennemis de la collégiale

 Les végétaux Les végétaux finissent par encrasser les épidermes des pierres, jusqu’à solliciter en profondeur les maçonneries par le développement de leur système d’accroche racinaire.

> Les végétaux
Les végétaux finissent par encrasser les épidermes des pierres, jusqu’à solliciter en profondeur les maçonneries par le développement de leur système d’accroche racinaire.

 L’eau L’édifice subit en de nombreux endroits des ruissellements importants, illustration des défauts d’évacuation des eaux. Les infiltrations récurrentes sont à l’origine des profondes altérations.

> L’eau
L’édifice subit en de nombreux endroits des ruissellements importants, illustration des défauts d’évacuation des eaux. Les infiltrations récurrentes sont à l’origine des profondes altérations.

 Les pigeons Le manque de clôture entre l’extérieur et l’intérieur favorise l’envahissement des combles par des volatiles. Les structures de bois, les planchers et extrados de voûtes sont couverts de fientes, contrariant durement l’hygiène sanitaire interne.

> Les pigeons
Le manque de clôture entre l’extérieur et l’intérieur favorise l’envahissement des combles par des volatiles. Les structures de bois, les planchers et extrados de voûtes sont couverts de fientes, contrariant durement l’hygiène sanitaire interne.

 La pollution L’extérieur de la Collégiale est très encrassé par la pollution et le dépôt de traces d’hydrocarbures. C’est notamment le résultat de décennies de chauffage au charbon et de gaz d’échappement des véhicules. On peut espérer que les normes environnementales actuelles éviteront à l’avenir ce type de dégradation.

> La pollution
L’extérieur de la Collégiale est très encrassé par la pollution et le dépôt de traces d’hydrocarbures. C’est notamment le résultat de décennies de chauffage au charbon et de gaz d’échappement des véhicules. On peut espérer que les normes environnementales actuelles éviteront à l’avenir ce type de dégradation.

En technicolor…

Le saviez-vous ? La façade de la Collégiale, également appelée portail occidental, était autrefois colorée afin de mieux faire encore ressortir les ornements. On trouve ainsi des traces de polychromie sur les parties les moins exposées de l’édifice, comme au pied de la statue de la Vierge à l’enfant qui surplombe l’entrée. La restauration de l’église n’ira pas jusqu’à lui restituer ses couleurs d’origine, mais on pourrait imaginer en donner un aperçu, dans le futur, par des jeux de lumière projetée.

Déroulement des travaux :
 

 

 

 

 

 

 

 

Jacqueline DELASSAUX Aubervilliers

Jacqueline DELASSAUX
Aubervilliers

 

Je suis très attachée à la Collégiale.
Je suis née à Vernon, une fois que j’en suis partie, j’y suis toujours revenue et j’y reviens  régulièrement. D’ailleurs je pense à venir y habiter. Je me sens concernée par le patrimoine de la ville, c’est pour cela que j’ai fait un don. Elle est quand même belle cette Collégiale.

 

 

 

 

Katherine RIALLAND Vernon

Katherine RIALLAND
Vernon

 

Je suis très contente que l’on rénove la Collégiale car c’est un bel édifice et je suis catholique pratiquante. J’aimerais savoir si les donateurs auront accès au budget des travaux. Ça peut en inciter certains à donner. C’est très bien que ce soit fait en plusieurs phases et c’est indispensable vu l’importance des travaux à faire. Je sors confiante car normalement la Collégiale ne sera pas fermée pendant les travaux.

 

 

 

Marie-Françoise DRUET-BONIS Vernon

Marie-Françoise DRUET-BONIS
Vernon

 

C’est très bien de faire des travaux sur cet édifice car il appartient à notre patrimoine et il faut protéger et rénover tout ce qui fait partie de notre patrimoine. Que ce soit fait par étape me paraît bien à cause du prix. En ce qui concerne le financement, il faut que tous les Vernonnais soient au courant de ces travaux et que de plus en plus fassent des dons pour notre Collégiale.

 

 

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