En 1968, un programme d’aménagement de la place de la République est annoncé. Elle est alors encore couverte des baraquements de la guerre.
A l’aube de 2018, on ne résiste pas à l’envie de faire un bond de 50 ans en arrière et de replonger en 1968.
Si cette année a laissé une empreinte profonde dans la société française, elle a été aussi déterminante pour Vernon, qui comptait alors 19724 habitants.
En 1968, Vernon poursuit sa reconstruction, sur fond de baby-boom et avec un développement économique qui donne un véritable coup de fouet à la ville. Les transformations urbaines vont bon train. Le quartier des Valmeux est en plein développement. Si la construction d’une école de 14 classes avait déjà été décidée, on s’aperçoit qu’une nouvelle école primaire et une autre école maternelle seront nécessaires. Il faut dire que la Sécomile lance un projet de construction de 224 logements, dont 46 pavillons. 150 logements seront réservés au personnel de BP. La société pétrolière est d’ailleurs au cœur des débats tout au long de l’année. Les risques de pollution atmosphérique qu’elle génèrerait conduisent à la création d’un comité de défense, farouchement opposé à son implantation sur le territoire de la Chapelle-Réanville et Saint-Just. La société pétrolière s’installera pourtant bel et bien sur le site de l’actuel CNPP en 1970 et fera vivre des centaines de familles vernonnaises jusqu’en 1986.
Le centre-ville se transforme
En août, on dévoile le projet d’aménagement de la place de la République. elle comprendra un parking pour 150 voitures et un jardin public, avec son kiosque à musique et quatre terrains de boules. Le monument aux morts quittera la place d’Evreux pour s’y installer aussi. En attendant, la place est toujours couverte des baraquements construits afin de reloger les magasins détruits pendant la guerre.
Parmi les événements marquants de l’année, le LRBA fait parler de lui : le 24 avril, tous les journalistes spécialisés de la télévision et de la radio sont invités à venir assister aux essais du moteur Diamant. C’est l’occasion de porter la lumière sur le laboratoire d’évaluation inertielle, qui constitue, selon le journal Vernon-Eclair, « une réalisation globale unique dans notre pays et vraisemblablement en Europe ».
Au cinéma « Le Rex », on projette en février « Le spectacle du rire avec Louis de Funès dans des mésaventures les plus comiques : Les Grandes vacances, dont certaines scènes ont été tournées à Vernon et ses environs ».
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Mai 68 à Vernon
Enfin, on ne peut évoquer l’année 1968 sans parler des mouvements sociaux de mai. Vernon Eclair rapporte dans son édition du 25 mai : « A Vernon, où l’on compte environ 5.700 travailleurs, on considère ce mercredi matin que 60 % des effectifs sont en grève. Celle-ci est totale dans divers établissements comme le LRBA (900), Manuca (1390), Wonder (450), Lafargue (275), la SAMM (440), la FAPS (525), la SPAPA (195), Cadillac (165), Tapon (37) et Lanctuit, ayant fermé par faute d’approvisionnement (364) ». On souligne aussi que « la confusion qui régnait dans l’enseignement a cessé avec la fermeture de tous les établissements scolaires ».
Néanmoins, le journal souligne que « le calme règne et aucun incident n’est à déplorer. Partout, les services de sécurité sont assurés (…) et la plupart des stations-service font aisément face à la demande ».