« C’est à Vernon que j’ai rencontré les personnes qui m’ont donné confiance »
Depuis le 25 février, Birane Ba est l’un des plus jeunes pensionnaires de la Comédie Française. Un début de carrière flamboyant pour ce jeune comédien de 24 ans, natif de Vernon, qui a découvert le théâtre sur les bancs du collège Cervantès.
Quelle a été votre réaction à l’annonce de votre nomination ?
C’est énorme. Il y a eu un moment de vertige tout en étant très honoré car c’est une reconnaissance. Bien-sûr, on se pose plein de questions même si, à ce moment-là, j’étais très occupé par trois spectacles. Je pense que quand j’aurai un peu de repos, je vais me dire « waouh ».
Parlez-nous de votre parcours…
J’étais élève au collège Cervantès, aux Boutardes. Un jour, en 5e, je récitais une poésie et la professeure de français m’a dit que je devrais faire du théâtre. Je savais qu’il y avait un club mais ça ne m’intéressait pas forcément. Je m’y suis inscrit et deux autres profs m’ont accompagné. Là, j’ai eu le déclic. Ensuite, j’ai fait ma seconde au lycée Senghor, à Evreux, où il y a une option théâtre. Je suis retourné à Vernon pour faire un bac ES et je me suis inscrit au conservatoire municipal. Après un BTS en commerce à Rouen, j’ai tenté des concours à Paris pour me lancer dans le théâtre. C’était mon rêve. J’ai été reçu au Cours Florent et, un an après, au conservatoire. Parfois les étoiles s’alignent.
Quels sont vos projets pour la suite ?
Dans les mois qui viennent, je vais continuer à jouer Octave dans Les Fourberies de Scapin de Molière. C’est un rôle magnifique de jeune premier naïf et amoureux confronté à son père. Je vais aussi tourner en France pour Bajazet de Racine. Je suis encore dans une phase de découverte. Je ne demande qu’à passer d’un répertoire à l’autre. Mon amour du théâtre est instinctif et ne passe pas par la tête, c’est physique : le plaisir de dire tous ces textes incroyables, d’être un passeur d’émotions.
Revenez-vous encore régulièrement à Vernon ?
Oui car ma famille et mes amis y vivent. C’est chez moi, ma base, là où j’ai tout appris, où j’ai rencontré les personnes qui m’ont donné confiance, notamment au collège Cervantès. Cela a été déterminant. Ce sont des souvenirs simples où des gens m’ont fait comprendre que tout est possible.