Frédéric Franck

Publié le16 octobre 2015 » 2700 Views»

Giverny, carrefour de culture

Arrivé en janvier à la tête du musée des impressionnismes, Frédéric Franck détaille ses projets pour Giverny et livre ses pistes pour développer les échanges avec Vernon.

Vernon Direct : Que représente pour vous le musée de Giverny ?

Frédéric Franck : Il est situé dans un village d’échelle internationale et emblématique du mouvement impressionniste. Je le perçois comme un lieu qui a un écho, une dimension très forte. Le pluriel apposé à « impressionnismes » a été voulu pour permettre d’explorer tout ce qui a suivi ce mouvement, éventuellement ce qui a précédé et ce qu’il laisse encore maintenant. C’est un musée référentiel, thématique, sur un moment de l’histoire de l’art extrêmement populaire et universel.

 

VD : Lexposition Degas débutée il y a trois mois reflète bien cette variété.

Frédéric Franck : Oui, car pour le grand public l’impressionnisme ce sont des paysages peints en plein air, sur le motif, par petites touches. C’est la marque de fabrique du peintre, avec son regard subjectif. Mais ce sont aussi des artistes peignant des scènes de la vie familiale, en intérieur. Il y a une diversité au sein du mouvement qui le rend très difficile à définir. On a une galaxie d’artistes qui gravite autour. Ce qui est fascinant, c’est de voir que du Japon aux Amériques, ils sont tous très populaires. L’exposition Degas montre des chefs-d’œuvres mais aussi des tableaux jamais montrés. C’est une réussite qui bat des records, avec plus de 95 000 visiteurs.

 

VD : Parlez-nous de vos projets pour le musée ?

Frédéric Franck : La vision du musée est liée au développement touristique de Giverny et de son entourage, notamment Vernon, à laquelle on est très lié. On doit continuer à s’affirmer comme un lieu de référence, avec une ambition et un dynamisme nouveaux, tout en fédérant localement les populations. Un musée doit associer l’ensemble du territoire à son avenir, en particulier les entreprises, et permettre à la population de bénéficier de ses retombées. Giverny doit être un acteur du développement culturel du territoire, en tissant des liens avec les autres institutions. Ce serait bien si l’on pouvait en faire un espace renvoyant vers d’autres lieux en Normandie et en Ile-de-France.

 

VD : Avez-vous des échanges avec le musée de Vernon ?

Frédéric Franck : On a un billet couplé qui pâtit du fait que Giverny reçoit beaucoup de groupes qui passent la journée mais ne restent pas forcément le soir. Il y a des enjeux à intégrer pour faire rester les touristes et leur faire voir Vernon. La responsable du musée de Vernon, qui fait partie de notre comité scientifique, est associée aux grands projets de Giverny. Je conçois de plus en plus de multiplier les échanges avec Vernon, sur des expositions, des prêts d’œuvres, une valorisation mutuelle de nos musées… On étudie toutes les pistes pouvant se présenter dans ce domaine.

 

VD : Quelle est votre vision du secteur touristique en Normandie ?

Frédéric Franck : On a des marges de progression. On est à la fois très normand et proche de l’Île-de-France. Ce n’est pas facile d’exister si près de Paris, par rapport à laquelle on doit se différencier. Giverny est considérée comme un lieu où l’accueil, la restauration et de l’hébergement sont au-dessus de la moyenne. On a un bel outil qui peut faire figure de modèle pour améliorer l’offre de la région. Notre perspective est de s’orienter vers la qualité et le travail collectif, à l’échelle de l’Eure et de la Normandie.

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