Gérante et co-fondatrice du cabinet Judes et Collard, Amélie Collard, architecte d’intérieur, exerce à Vernon depuis cinq ans. À 30 ans, elle a créé en septembre avec trois chefs d’entreprise la coopérative Val de Seine. Passionnée par le bâti ancien et l’histoire des murs, celle qui aime travailler sous la contrainte des espaces, source de créativité, nous présente son métier et la coopérative.
Vernon Direct : En quoi consiste le métier d’une architecte d’intérieur ?
Amélie Collard : Spécialisée dans l’habitat, je conçois et pilote des projets de rénovation en conseillant les clients, de la première esquisse à la livraison. Le principal cœur de ce métier est la répartition des fonctions dans un espace avec la lumière. Le premier contact a toujours lieu chez les clients. Puis je réalise des croquis à la main à l’agence qui incluent le mobilier. Je leur propose plusieurs idées, celle retenue est développée
en 3D. On peut alors se projeter sur le choix des matériaux. Je n’essaie pas d’imposer mon style, ne fais pas ce qui me plairait, parfois cela peut être un peu frustrant, mais à la n du projet, j’aime voir l’enthousiasme des gens.
VD : Comment est venue l’idée de la création de la coopérative ?
AC : Pour mener un projet, il faut s’entourer d’artisans sérieux, modernes, à l’écoute, humbles et compétents. Nous avons lancé la coopérative à quatre en septembre 2016 suite au dixième chantier réalisé ensemble. Ce sont les artisans qui ont eu cette idée à force de travailler ensemble. La coopérative est un label de qualité de l’artisanat. Le projet étant coordonné, les clients ont un interlocuteur unique sur toute la durée du chantier, ce qui les rassure. Cette coopérative fat aussi office de vitrine de notre esprit de collaboration. bien sûr, s’ils le souhaitent, les clients peuvent chisir leurs propres artisans.
VD : Dans quels domaines exercent vos collaborateurs ?
AC : Frédéric Boussuge est électricien (Adèle Electricité), Thierry Bethfort travaille dans le domaine de la maçonnerie générale (Entreprise Bethfort), quant à Fabien Traon, il est plombier (Duval). Nous ré échissons au développement d’un label plus général qui incluerait d’autres artisans.
VD : Après avoir étudié à Lille, à Paris et en Allemagne, pourquoi avez-vous souhaité installer votre cabinet à Vernon ?
AC : J’adore cette région. Fille d’agriculteur, je suis du pays. Je connais le bâti et le territoire architectural de Vernon et de la région. Les typologies de bâti sont très différentes, on a de l’haussmannien, de la pierre et du colombage… J’apprécie aussi la proximité parisienne.
VD : Comment voyez-vous la ville ?
AC : Vernon béné cie du dynamisme du Grand Paris, de la région normande et d’un tourisme lié au patrimoine. Je trouve que la ville est plus tournée vers la capitale que vers Rouen. Je le ressens aussi dans mes relations professionnelles.
VD : On dit des cordonniers qu’ils sont souvent les plus mal chaussés. Avez-vous agencé votre habitation ?
AC : C’est vrai qu’on s’occupe de chez soi en dernier. Et comme je veux le top pour ma maison, je n’ai pas les moyens de mes ambitions pour le moment donc cela va me prendre dix ans mais ce n’est pas grave (rires).
Plus d’infos : 2 bis, rue Emile-Loubet, à Vernon. Tél. : 02 79 04 00 18 www.cooperativeduvaldeseine.fr