La démocratie participative permet d’assurer un lien constructif entre les habitants et la municipalité. C’est pourquoi les élus ont souhaité mettre en œuvre dès 2014 un certain nombre d’outils pour permettre aux habitants de s’exprimer. Les conseils de quartier constituent le fer de lance du dispositif.
Fatiha Lacaisse anime les conseils de quartier depuis le 1er février, sous la houlette de l’élue en charge de la démocratie participative et des quartiers, Léocadie Zinsou. Au quotidien, elles donnent suite aux demandes et gèrent les conseils de quartier. Elles assurent la continuité des dossiers, en jouant le rôle de liaison entre les usagers et les services. « La démocratie participative apporte une vraie vision des problématiques relevées dans les quartiers. Lorsqu’un habitant signale quelque chose, nous consultons le conseil. Ensuite, nous cherchons les solutions techniques, sans oublier d’expliquer les contraintes qu’elles pourraient engendrer », explique Léocadie Zinsou.
Les conseils de quartier rassemblent entre six et douze membres du même secteur, tirés au sort parmi les volontaires. Lors des réunions qui ont lieu au moins quatre fois par an, les habitants se concertent avec la responsable de la démocratie participative. « C’est une richesse de pouvoir discuter avec les riverains. Ils sont forces de propositions », se réjouit Fatiha, dont le service gère les conseils dans les neuf quartiers de la ville. Cette instance, régie par une charte, définit entre autres les engagements et les compétences des conseillers de quartier. « Ils ont un rôle important, puisqu’ils représentent la vie de leur quartier. » Bizy est un bon exemple, il affiche complet et les membres y sont très investis et actifs.
Être conseiller, un rôle accessible
Les membres des conseils peuvent être renouvelés régulièrement, parce qu’ils ne s’engagent pas sur la durée du mandat. « Les conseillers peuvent quitter leur rôle quand ils veulent. Cela permet aussi d’offrir une nouvelle vision parce que le remplaçant n’habitera pas forcément dans la même rue que le précédent. Il aura donc probablement d’autres remarques à faire remonter. » Pour les personnes intéressées, il faut avant tout manifester le souhait de faire partie des conseils de quartier, résider ou travailler dans le quartier, et ne pas être agent municipal.
Le maire vient régulièrement au contact de la population
Certaines demandes faites par les riverains se traitent rapidement, mais quelques gros dossiers prennent plus de temps à être solutionnés.
Parmi eux, la route de Chambray a été refaite en 2015-2016. Une difficulté demeurait sur un carrefour alors François Ouzilleau et les élus chargés du dossier se sont rendus sur place avec les personnes concernées pour mieux comprendre. « Nous avons décidé avec elles des solutions à mettre en œuvre. Nous y sommes allés le 3 février et c’était réalisé au mois d’avril. »
Dans le quartier des Douers, les habitants avaient attiré l’attention sur des problèmes d’éclairage public et le manque d’entretien des espaces verts. Les espaces communs n’ont pas été rétrocédés à la ville à cause des nombreuses malfaçons constatées.
Une expertise judiciaire a été engagée par la commune pour venir à bout de ce problème. Bien que ça ne soit pas à la municipalité de se charger des problèmes relevés, elle a déboursé 30 000 euros pour aider les habitants.
Un conseil des aînés pour mieux les accompagner
La démocratie participative, c’est aussi le conseil des aînés. Désignés par délibération, les membres sont actuellement au nombre de 23. « Ce conseil a un grand succès », assure la municipalité. Les participants ont signé pour la durée du mandat municipal et sont réunis lors d’une plénière et de trois commissions par an.
Pour la Semaine Bleue, semaine des seniors qui a lieu chaque début d’octobre, Fatiha prépare le « guide des seniors ». Elle s’est concertée avec les membres du conseil pour produire un manuel qui mettra à disposition toutes les informations qui pourraient leur être utiles.
Les enfants aussi ont un rôle important à jouer
Trente-six élèves de CE2 et de CM1 ont été élus pour deux ans pour représenter les écoliers vernonnais du public et du privé. Ils siègent dans quatre commissions :
- loisirs et communication,
- solidarité et santé,
- environnement et cadre de vie,
- animation de la ville.
Les enfants se réunissent une fois par mois pour proposer leurs idées. Ils disposent d’un budget annuel de 8 000 € et s’associent à l’agenda de la commune sur des manifestations comme Vernon Tout Court, les événements festifs ou encore les commémorations.
Marie-Jude Ferrier
38 ans
Agent comptable
Conseillère du quartier de Gamilly-Douers
« En tant que conseillère de quartier, je suis sollicitée par les habitants pour récupérer leurs doléances et les transmettre à la mairie. Je suis satisfaite de voir qu’elle est réactive avec les informations dont nous lui faisons part. En règle générale, les petits problèmes sont réglés en quelques jours et le maire n’hésite pas à venir à notre rencontre pour avoir une idée concrète de ce qui se passe sur place. Pour les gros dossiers, cela prend parfois plus de temps, mais ils essayent toujours de nous donner des dates pour que nous sachions combien de temps ça prendra. »
Michel Clément
74 ans
Retraité et ancien ingénieur Snecma
Conseiller du quartier de Bizy
Être membre d’un conseil de quartier permet de participer au développement de la ville. Nous assurons des permanences qui ont lieu chaque premier samedi du mois, de dix heures à midi en ce qui concerne Bizy. Nous sommes là pour tous les habitants. Ce qui est un peu regrettable, c’est que ce sont toujours les mêmes personnes qui viennent nous voir et discuter des problèmes qu’elles rencontrent. Mais je pense que la démocratie pourrait encore évoluer, ce qui passerait par plus d’implication de la part des riverains.
Le vivre ensemble est notre leitmotiv !
Une application pour faciliter la communication
Depuis novembre 2015, les Vernonnais peuvent échanger avec leurs élus via l’application mobile Fluicity. Ils peuvent recevoir de l’information personnalisée sur ce qu’il se passe dans leur ville et dans leur quartier. En plus de la mairie, les associations, commerçants, conseils de quartier et établissements scolaires peuvent communiquer sur leurs actions et les événements à suivre dans la ville. Vernon est la première ville de France à se lancer dans une démarche participative de cet ordre.
3 questions à … Léocadie ZINSOU
Adjointe en charge de la vie associative, de la démocratie participative et des quartiers
Léocadie Zinsou est l’élue qui a piloté le découpage des quartiers ainsi que les premières réunions. Selon elle, la démocratie participative joue un rôle important dans la vie de la ville.
Pourquoi Vernon a décidé de s’investir dans la démocratie participative ?
Il existe une loi qui oblige les villes de plus de 80 000 habitants à mettre en place la démocratie participative. Bien que nous ne soyons pas concernés par cette obligation, il nous semblait primordial d’établir un lien de proximité avec les habitants, tout en respectant l’identité de chaque quartier.
Que faut-il réunir pour qu’un conseil de quartier soit efficace ?
Tout d’abord, il est indispensable que la municipalité soit à l’écoute et réactive. Nous allons un maximum sur le terrain, parce que je pense que c’est essentiel pour prendre les bonnes décisions. Ensuite, les habitants ont un rôle très important à jouer. Il faut qu’ils soient investis dans la vie de leur quartier, qu’ils n’hésitent pas à donner leur avis parce que c’est ce qui fait la richesse de ces rencontres.
Qui est concerné par la démocratie participative ?
Vernon est une ville qui donne la parole à ses habitants de toutes générations, peu importe l’âge, on peut participer à la vie de la ville à travers les différentes instances mises en place depuis que nous sommes élus : les conseils de quartier, le conseil des aînés, le conseil municipal des enfants.