La nouvelle stratégie culturelle portée par la municipalité et le Département passe par un rapprochement entre le Musée des Impressionnismes Giverny et celui de Vernon. Une politique multi-sites avec pour point commun la Seine impressionniste.
Pierre Bonnard aura été l’une des dernières personnes à voir Claude Monet vivant. A la mort du maître, en 1926, une profonde amitié lie les deux peintres qui se rendent souvent visite. Une relation inscrite dans le paysage, le long des 5 kilomètres séparant Giverny, où vit Monet, de Vernon où habite Bonnard. Tous deux peignent les mêmes paysages, la Seine en tête, comme les nombreux peintres qui gravitent autour de Monet. « La Seine est un axe essentiel, le fleuve est la colonne vertébrale de notre projet culturel », souligne Cyrille Sciama, directeur général du Musée des Impressionnismes Giverny (MDIG) et futur directeur scientifique du Musée de Vernon. Car désormais, les deux structures travailleront de concert. « Ce rapprochement entre un établissement comme le MDIG, à la fois public et privé, et un musée municipal est totalement inédit. » Un projet novateur et ambitieux, à l’image de la programmation du Musée des Impressionnismes qui n’hésite pas à casser les codes comme avec « Monet/Rothko », sa toute dernière exposition.
Nouvelle orientation pour le Musée de Vernon
Arrivé le 1er avril en tant que nouveau responsable du Musée de Vernon, Nicolas Bondenet a tout de suite été frappé par la richesse de ses collections impressionnistes et d’art animalier. « Ce qui manque toutefois au Musée de Vernon, c’est une vraie identité », souligne-t-il. « Notre exposition actuelle, qui présente le travail de peintres de la famille et de l’entourage de Monet installés à Giverny, écrit la première page de cette identité retrouvée. » Un musée consacré à la colonie impressionniste de Vernon-Giverny, soit, mais également à la nature. « Nous devons valoriser notre collection d’art animalier à travers un discours culturel et scientifique en lien avec la préservation de nos écosystèmes », ajoute M. Bondenet. « Le Musée de Vernon ne deviendra pas une petite succursale de Giverny », affirme Cyrille Sciama, « il s’agira d’un pas de côté, d’un lieu original où nous pourrons organiser des expositions plus personnelles afin de capter un nouveau public, un peu comme le Musée de la Chasse et de la Nature de Paris. » La synergie entre Vernon et Giverny a de beaux jours devant elle.
PAROLE A
Sébastien Lecornu
Ministre des Outre-mer, Président du Département de l’Eure, Président du Musée des Impressionnismes Giverny (MDIG)
Notre stratégie culturelle est un projet de territoire. Au-delà des Musées des Impressionnismes et de Vernon, elle entend s’appuyer d’autres infrastructures vernonnaises comme le parc de la Fonderie ou la Maison Bonnard, récemment acquise par le Département. La clef de cette politique multi-sites est de tisser des liens entre ces lieux comme des balades culturelles, à vélo par exemple.
Cyrille Sciama
Directeur général du Musée des Impressionnismes Giverny (MDIG), Directeur scientifique du Musée de Vernon
Le rapprochement entre les deux musées permet de créer une synergie des compétences sur le territoire. Parallèlement, nous rencontrons les élus de la ville de Vernon et de Seine Normandie Agglomération de façon régulière. Cette nouvelle politique culturelle porte une ambition pour Vernon, SNA, le Département de l’Eure et, au-delà, la Normandie toute entière.
Nicolas Bondenet
Responsable du Musée de Vernon
Le repositionnement et les travaux du Musée de Vernon vont lui permettre de trouver une place dans le flux touristique de Giverny et d’intégrer pleinement le parcours de la Seine impressionniste. C’est un chantier sur lequel nous travaillons déjà activement avec l’office de tourisme et les guides-conférenciers.