Le 26 août dernier, Vernon célébrait le 75e anniversaire de sa Libération, par l’action conjuguée, face aux nazis, des résistants et des soldats Britanniques. Parmi ces derniers se trouvait, en 1944, Cyril Stotesbury.
A 95 ans, le vétéran a tenu à être présent.
Quelle émotion vous procure votre retour à Vernon ?
Je me sens très humble. Je sais que Vernon a, d’abord, été libérée par des membres de la résistance française et je pense que nous ne parlerons jamais assez de cette histoire. Ces hommes et ces femmes se sont levés pour la France, prêts à perdre non seulement leur vie, mais également à souffrir entre les mains du régime nazi. Leur famille devait les soutenir et vivre sous la menace de l’envahisseur, cela devait être terrible. Je pense que ces résistants méritent plus d’honneur que nous qui sommes arrivés comme des libérateurs. C’est quelque chose que je ressens vraiment. Nous ne sommes pas venus sauver la France car je crois que l’Allemagne ne l’a jamais battue. Je pense que la France a été occupée mais jamais conquise car l’esprit français n’a pas laissé faire l’envahisseur nazi. Je pense que cela démontre l’attachement des citoyens français et les espoirs qu’ils portent en leur pays.
Quels souvenirs gardez-vous de la Libération de la ville, 75 ans après ?
Je me suis battu sur l’autre rive de la Seine, du côté de Vernonnet. Je me souviens que nous sommes arrivés à Vernonnet le soir du 25 août. Le matin du 27, le 1er Bataillon de Worcester a reçu l’ordre de se mettre en mouvement. Nous étions sur la large route qui monte sur la colline, et dont les bas-côtés sont vraiment denses. Quand nous sommes arrivés en haut, nous avons été attaqués. Un bataillon allemand qui arrivait de l’autre côté nous a pris en embuscade. Ils avaient réussi à pénétrer la forêt de Vernon, qui est très dense, et se battaient. J’ai été blessé lors de combat et beaucoup de mes amis ont été tués. C’est aussi pour eux que je voulais être ici. C’est sûrement la dernière fois que je viens à Vernon. Je voulais le faire une dernière et me souvenir. C’était très important.
Avez-vous un message pour les jeunes générations ?
La vérité et la loyauté doivent passer avant toute chose. Faites attention à comment vous contribuez à la société et, surtout, faites de votre mieux !