Le reporter Raphaël Badache était invité pour une résidence à la médiathèque de Vernon. Sa mission : faire découvrir le monde des médias aux jeunes.
Souvent qualifiée de 4e pouvoir, la presse demeure essentielle à la démocratie. Encore faut-il savoir comment s’informer. Et dans les écoles, l’éducation aux médias affirme sa place. C’est pourquoi la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) proposait une subvention afin de réaliser une résidence de journaliste pendant l’année scolaire 2020/2021.
Une opportunité saisie par la Médiathèque de Vernon. « 7 journalistes ont candidaté », raconte Cathy Pesty, la directrice, « le courant est très bien passé avec Raphaël qui a une grande qualité d’écoute ». A 32 ans, Raphaël Badache a travaillé pour de nombreux médias comme Arte, Politis ou AJ+. Aujourd’hui indépendant, il mène une carrière de documentariste.
Tous les 15 jours, il intervenait auprès des élèves du collège Cervantès, de l’institut Les Fontaines et du lycée Jean Moulin (Les Andelys). « J’ai été agréablement surpris », souligne Raphaël Badache, « on dépeint souvent les jeunes comme passifs ou naïfs, ce n’était pas le cas ». Parmi les ateliers proposés : la vérification de fake news, ces intox qu’on trouve sur le web. « Certains m’ont répondu : vous pensez vraiment qu’on va croire ça ? Ils ont déjà des outils pour faire la part du vrai et du faux. »
Reste que les adolescents ne s’informent plus comme avant : exit les journaux, la radio et, parfois, même la télé, c’est grâce aux réseaux sociaux, TikTok en tête, qu’ils se tiennent au courant de l’actualité. Pour leur faire découvrir les médias traditionnels, Raphaël en a fait des journalistes en herbe. Ainsi les Terminales option Sciences Po de Jean Moulin ont réalisé une dizaine d’interviews écrites. Sur le grill, Giulia Foïs, journaliste à Radio France, ou bien Thibault Chanel, animateur sur M6. Quant aux 4e de Cervantès, ils ont animé une webradio dans les conditions du direct pendant laquelle ils se sont exprimés sur les sujets de leur choix. De quoi, peut-être, éveiller quelques vocations.