Chaque samedi, Dominique Rollier, 41 ans, vend produits laitiers, volaille à la coupe et œufs. Le marché de Vernon, elle le côtoie depuis longtemps. « En 1986, je prenais le bus après l’école le samedi et rejoignais mes parents sur le marché. L’alimentaire se faisait encore l’après-midi. »
La ferme de La petite Perdrix aux Andelys n’a pas toujours été spécialiste des produits laitiers et de la volaille. Agriculteurs, les parents de Dominique Rollier cultivaient surtout les endives de pleine terre et de salle. N’ayant pas de chaîne froide sur le marché, ils ne vendent le lait que l’hiver. « J’ai arrêté car c’était énormément de manœuvre, c’est très physique, il faut toujours être baissé. J’ai alors souhaité valoriser la transformation laitière avec la crème de beurre et le fromage blanc. » Terminé les barnums tubes, la volaillère investit dans une remorque magasin et se modernise.
Dominique Rollier est confiante sur l’avenir du marché de Vernon. « Il a toujours gardé une certaine notoriété. Grâce à toutes les émissions culinaires qui mettent en avant les produits tout simples et les reportages sur la malbouffe, les gens font plus attention à leur alimentation. Si à une époque, on pouvait s’inquiéter d’une clientèle vieillissante, aujourd’hui ce n’est plus du tout le cas. On voit d’ailleurs beaucoup de jeunes sur le marché. »
La marchande n’a qu’un seul regret : la législation et ses normes bien trop nombreuses. « Le client qui vient au marché veut de l’authentique, un accueil sur mesure, du contact et un service personnalisé. » Dominique Rollier fait d’ailleurs partie de la commission du marché. « J’aime défendre la cause des autres et me mettre à leur service. C’est dans ma nature. J’ai aussi fait partie d’association des parents d’élèves. »