Exposé à la Galerie Saint-Sauveur jusqu’au 29 mai, Michel Levionnois, peintre et psychosociologue, met l’art au service du bien-être au travail.
L’art, la psychologie et le management d’entreprise, tel est le portrait de Michel Levionnois en forme de triptyque. Originaire de Rouen, où il a fait les Beaux-Arts, le peintre a découvert très tôt le monde du CAC 40. « A la sortie de mes études, dans les années 70, je suis devenu architecte d’intérieur pour un grand groupe », raconte-t-il, « je me suis vite rendu compte que les salariés avaient des rapports bizarres entre eux : un tiers du temps leur servait à se protéger, un autre tiers à se justifier et le dernier à produire. » Un climat particulier qu’il souhaite comprendre davantage. C’est pourquoi Michel Levionnois reprend des études de psychologie sociale à l’université de Nanterre. Riche de ce bagage, il ouvre un cabinet de conseil en management d’entreprise en 1980. Mais il n’abandonne jamais la peinture. « Alors que je travaillais pour Groupama, la direction ouvre des bureaux au Havre et me demande de réaliser une toile pour le hall. Je leur dis non, ce sont les salariés qui vont la faire ! » Telle est la genèse du projet qui l’anime aujourd’hui : rassembler des salariés autour d’une œuvre d’art commune afin de sublimer les problèmes relationnels. Une méthode pionnière que le peintre présentera lors de 4 conférences à la Galerie Saint-Sauveur.
« Tout le monde peut dessiner », explique M. Levionnois, « les salariés retournent en enfance, comme quand on leur demandait de faire un dessin en maternelle. » L’art efface la hiérarchie et le peintre raconte l’épisode où une secrétaire en est venue à colorer les joues du PDG dans l’amusement général. « Leur œuvre est ensuite accrochée et tous ont l’impression d’avoir réussi collectivement. » De son côté, Michel Levionnois continue de peindre « pour lui et toujours dans l’émotion ». Une quinzaine de ses toiles, qualifiées « d’abstrait narratif », sont visibles lors de cette exposition.
Conférences : le 14 et 21 avril, le 12 et 19 mai à 18h / 6 rue Saint-Sauveur