La nouvelle exposition du Musée des Impressionnismes Giverny (MDIG) explore le pouvoir des fleurs de l’Antiquité à nos jours.
D’Ovide aux hippies en passant par Baudelaire, Monet ou Caillebotte, les fleurs infusent l’histoire de l’art. Mais, au-delà de l’esthétique, que symbolisent-elles ? Et, surtout, quel meilleur lieu que Giverny pour répondre à cette question ? Jusqu’au 7 janvier et pour sa troisième ouverture hivernale, le MDIG présente Flower Power, une plongée interdisciplinaire dans l’histoire des fleurs. Présentée au Kunsthalle de Munich d’août à février, l’exposition fait escale au MDIG dans une version ajustée et enrichie d’une importante section consacrée à l’impressionnisme. « Avec 120 œuvres présentées, Flower Power est riche et fourmille de détails », souligne Cyrille Sciama, directeur du musée et commissaire de l’exposition, « elle reste néanmoins très accessible pour le grand public. » A travers une mise en scène soignée, ce dernier peut déambuler entre des statues égyptiennes, de la porcelaine de Sèvres, des toiles de maîtres ou des robes d’Yves Saint-Laurent. Avec de nombreux prêts venus de France et de l’étranger, Flower Power fait la part belle aux artistes stars : Monet, Renoir, Warhol ou encore Georgia O’Keeffe. « Tous ces artistes ont interprété le sujet floral à leur manière », poursuit le directeur, « comme disait Matisse, les fleurs sont partout pour qui veut bien les voir. » Certaines pièces sont rarement exposées, à l’image des « Roses d’Héliogabale » (1888), toile maîtresse de Lawrence Alma-Tadema où l’on voit cet empereur d’une Rome décadente noyer ses convives sous une pluie de pétales. « Dans ce tableau, on s’aperçoit du caractère ambigu des fleurs, c’est cette symbolique qu’explore Flower Power à travers l’art, l’histoire ou la religion. » Si les iris, les roses et les œillets sont parmi les variétés les plus représentées, le visiteur trouvera, dans le jardin du MDIG, de magnifiques camélias, dahlias et autres chrysanthèmes plantés pour l’occasion. « Notre ambition est bien de faire fleurir Giverny jusqu’à l’hiver ! », conclut Cyrille Sciama.