Après une phase de diagnostic en 2020, la Mission Archéologique du Département de l’Eure (MADE) a entamé son chantier de fouilles place Barette.
Que d’os, que d’os ! Depuis le mois de mai, la dizaine d’archéologues de la MADE a déjà découvert plus de 200 sépultures aux abords de la mairie. « Ça confirme ce que l’on savait déjà, l’hôtel de ville a été bâti à l’emplacement de l’ancienne église Sainte-Geneviève et de son cimetière paroissial », explique Arnaud Tastavin, le responsable des opérations. Avec son équipe, il se livre ici à de l’archéologie préventive. « Nous documentons les vestiges susceptibles d’être détruits par un projet d’aménagement, en l’occurrence les travaux Cœur de Ville, c’est une obligation légale. » Pendant tout l’été, les archéologues creuseront la place Barette jusqu’à 1,10 mètre de profondeur. De quoi faire des découvertes, les premiers squelettes se trouvant à seulement 32 centimètres sous nos pas. « Ces fouilles nous permettent de mieux comprendre, et de dater, les différentes phases d’utilisation de ce cimetière abandonné à la Révolution et dont les origines remontent au 12e siècle, si ce n’est plus… » Un de ses murs, construit au 17e ou 18e, a déjà été retrouvé. « Pourtant, certaines sépultures se trouvent au-delà de l’enclos », poursuit M. Tastavin, « cela prouve que le cimetière a grandi ou rapetissé selon les époques, à la manière d’un organisme qui respire. » Au mois d’août, les archéologues s’attaqueront à la partie Est de la place Barette. C’est là que se trouvait l’église dont on sait peu de choses. « Nous n’avons qu’un plan du 18e siècle et quelques photos des vestiges, les fouilles vont être excitantes ! », conclut l’archéologue.