Figure incontournable de la vie culturelle locale, Gérard Gengembre, ancien professeur à l’université de Caen, a été décoré de l’Ordre national du Mérite par Sébastien Lecornu le 13 septembre. Très attaché à Vernon, il anime, des conférences à la médiathèque dans le cadre du programme culturel de SNA.
Comment êtes-vous arrivé à Vernon ?
Je suis originaire du Pas-de-Calais, cependant Vernon a été mon premier poste après avoir passé l’agrégation. J’y suis arrivé en 1973 comme professeur au lycée avant de passer au collège des Boutardes, aujourd’hui Cervantès, jusqu’en 1979. Parallèlement, je donnais des cours à l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud puis je suis devenu professeur à l’université de Caen. Depuis 1979 j’habite à Blaru. Mon attachement remonte donc à plus de 50 ans !
Quelle est votre relation avec la ville ?
Mon épouse et moi y sommes très attachés ! Vernon est une ville de taille moyenne conviviale mais qui propose, pourtant, beaucoup d’activités culturelles. Depuis 1973, elle s’est métamorphosée. Vernon est passée d’une bourgade agréable, mais un peu coincée entre Paris et Rouen, à une ville dynamique avec un cadre de vie qui s’améliore, citons, par exemple, l’aménagement des berges de Seine. J’aime vivre dans une ville marquée par le poids de l’Histoire, où sont passés Saint-Louis et Philippe Auguste, et qui a été un berceau de l’art moderne au XIXe siècle avec l’impressionnisme.
Parlez-nous des conférences que vous donnez à la médiathèque…
Cette année, la médiathèque a choisi pour thème le bien-être et la santé. J’ai donc décidé de faire un cycle sur le médecin dans la littérature française du XIXe. J’y aborderai des auteurs connus comme Balzac, Flaubert ou Proust et d’autres plus confidentiels comme Léon Daudet et son roman Les Morticoles. Nous irons jusqu’au XXe avec Céline. La figure du médecin est intéressante car elle cristallise beaucoup de lignes de fracture de l’époque comme le rapport entre science et religion. Cette figure bourgeoise, symbole de progrès, respectée et crainte est un vrai type social romanesque abordé différemment selon les auteurs. J’adore ces conférences, il s’agit d’une vraie université populaire gratuite. J’avais peur que les cours me manquent après ma retraite mais je suis comblé par la fidélité du public !