À Vernon, innovation rime avec ambition
Guillaume Boulais est un chef d’entreprise occupé. Normand, cet ingénieur de formation travaille depuis plusieurs années pour inventer des équipements pratiques et novateurs dans des domaines variés. Installé sur le Plateau de l’Espace, il présente ses projets.
Vernon Direct : Pouvez-vous nous présenter Keeper ?
Guillaume Boulais : Keeper est une société spécialisée dans la fabrication de matériel innovant. J’ai créé cette entreprise il y a pratiquement 20 ans, après avoir suivi une formation d’ingénieur et travaillé quatre ans dans l’aéronautique. En 2008, suite à un changement de législation, je suis reparti de zéro, avec la volonté de créer des choses durables. Cette même année s’est répandue l’épidémie de H1N1 (ndlr : grippe aviaire). Cet événement a entraîné une forte demande en produits d’hygiène. Cela m’a poussé à fabriquer des pompes hydroalcooliques sur la base d’une nouvelle technologie de distribution de liquides. L’idée de départ était simple mais pas facile à industrialiser. Il a donc fallu un certain temps pour trouver une solution efficace. Ce premier produit va être industrialisé à Vernon à partir du début de l’année prochaine.
VD : Quelles sont les spécificités de ce produit ?
GB : C’est une pompe pour distribuer des solutions hydroalcooliques. Compact, il est fabriqué avec moins de pièces et sa production se révèle moins onéreuse. Il protège la formule contenue et la distribue avec précision. Écologique, il présente également l’avantage de réduire les déchets plastiques. Nous avons décroché un contrat de cinq ans avec un premier client basé en France. L’ancien produit que celui-ci achetait était muni d’une technologie plus complexe avec pratiquement deux fois plus de pièces. De plus, il était fabriqué en Chine.
VD : Pourquoi avez-vous décidé de vous installer à Vernon ?
GB : Auparavant j’importais beaucoup de créations que je faisais fabriquer en Asie. Avec la nouvelle activité, on est sur des produits avec une pérennité plus importante, on peut donc investir et fabriquer en France en automatisant. Étant originaire de la région normande, c’était important pour moi d’y installer mes locaux. Je cherchais un site entre Paris et Rouen pour assurer le développement industriel de mes produits. J’ai cherché et je suis devenu le premier locataire au Plateau de l’Espace. Je bénéficie d’un emplacement de 1000 m2.
VD : Quelles sont vos perspectives de développement ?
GB : Mon système de distribution de liquide a fait l’objet de huit brevets. Ses applications potentielles sont larges et pourront toucher des sphères diverses. Maintenant que la technologie que j’ai créée est pérenne, mon ambition dans un deuxième temps est de la proposer à des acteurs du marché de la cosmétique. On va lancer un pack distributeur novateur, très léger. Celui-ci répond aux tendances du marché pour les formules cosmétiques les plus pures, contenant moins de conservateurs. Mon objectif à terme est de distribuer nos produits dans une dizaine de pays.
VD : Quelle est votre recette pour mener à bien ces projets ?
GB : Ce n’est pas évident d’industrialiser en France car il y a beaucoup de coûts. C’est un investissement mais celui-ci vaut la peine d’être engagé. Ces projets demandent du temps, de l’argent, de la volonté. Il faut y croire.