Plus de 10 ans après sa première exposition au Musée des Impressionnismes Giverny (MDIG), l’artiste japonais est de retour avec des œuvres inédites.
Le mouvement impressionniste s’est nourri d’art japonais. L’importante collection d’estampes de Claude Monet, toujours visible dans sa maison, en témoigne. Une indéniable influence explorée par le MDIG en 2018 lors de l’exposition « Japonismes / Impressionnismes ». Mais quid du contraire ? Aujourd’hui, le Musée nous invite à faire le périple dans l’autre sens afin d’explorer l’influence de Monet sur un peintre natif du Japon et dont l’art s’exprime de la plus traditionnelle des manières : le nihonga. Littéralement, ce terme désigne la « peinture nippone », celle qui se pratique à plat grâce à des pigments en bâtons, par opposition à celle de l’Occident. Né en 1941 à Tokyo, Hiramatsu Reiji s’est pris de passion très jeune pour cette technique dont il devient l’un des fers de lance. « En 1994, Hiramatsu visite Paris et son Musée de l’Orangerie, c’est là qu’il découvre les Grandes Décorations de Monet », raconte Cyrille Sciama, le directeur du MDIG, « pour lui c’est un immense choc esthétique, il reste une journée entière devant les Nymphéas. » Depuis cette date, le peintre se passionne pour Monet et ses jardins, « je rêve sans cesse de Giverny », confiera-t-il. L’attachement de Reiji se concrétise par une exposition au MDIG en 2013, débouchant sur une reconnaissance du public français et sur l’acquisition par le Musée de 75 de ses œuvres. Le peintre est aujourd’hui de retour dans son village de cœur à l’occasion du festival « Normandie Impressionniste » et des 150 ans de ce mouvement pictural. L’exposition « Symphonie des Nymphéas » présente 14 paravents inspirés du cycle des saisons autour du bassin de Monet. Dans ces grands formats expressifs aux couleurs saturées, Hiramatsu Reiji s’inspire tant du répertoire traditionnel japonais que de l’impressionnisme, comme un clin d’œil aux Grandes Décorations. Une synthèse entre Orient et Occident et « une tentative de sublimation du moi », des mots même de l’artiste. A découvrir jusqu’au 3 novembre prochain.