Les Gallo-Romains avaient bâti une nécropole au bas de l’avenue de l’Ardèche.
Par Alexandre Révérend
Les Mérovingiens, eux, choisirent d’enterrer leurs morts dans un secteur allant de l’actuelle collégiale à la rue Sainte Geneviève. Puis, lors de l’édification des murailles entourant la cité, on sélectionna un endroit plus à l’écart.
Ainsi, avant qu’un vélodrome ne naisse un jour à l’arrière du cinéma-théâtre, avant que la lumière d’un projecteur n’atteigne pour la première fois son écran, le cimetière occupa ce lieu pentu qui va de la place de Paris à la Seine. Durant près de six siècles, les familles vernonnaises endeuillées sont venues accompagner leurs chers disparus jusqu’à cette dernière demeure.
Quatre chapelles occupaient le terrain comme autant de postes-frontières vers le paradis. On y négociait le bon accueil du défunt pour son arrivée chez Saint-Pierre. Le plus imposant de ces édifices religieux avait été construit en bordure du fleuve par la famille Delavigne. Il était orné d’une balustrade en bois.
En remontant aux frontières sud de l’enclave mortuaire, deux autres chapelles officiaient : celle du Sépulcre et celle de Notre-Dame-de-Pitié. Les héritiers de Robert le Flament fondèrent la quatrième appelée Saint Robert, ou chapelle des Flaments.
Comme trois de leurs sœurs du centre-ville de Vernon, ces quatre églises seront détruites à la Révolution. À la fin du 19e, les tombes déménagent vers le nouveau cimetière, avenue des Capucins.
Mais on prétend que tous les esprits n’ont pas fait le voyage. Ainsi, à l’occasion de certaines séances de cinéma, ils occuperaient les sièges restés vides ; pas tant lors des projections de films d’horreur qu’à celles de comédies romantiques qui leur tireraient des larmes nostalgiques.
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