La chronique du passé par l’Agence de Tourisme Temporel Vernonnaise par Alexandre Révérend
Combien de générations lui ont confié ses après-midi et soirées ?
Représentations théâtrales, concerts, auditions de fin d’année, distributions des prix, meetings politiques, séances de charité, tombolas, bals, matchs de boxe ou de catch. Combien de retardataires ont tenté sur la pointe des pieds de venir s’asseoir en cours de spectacle, progressant sur un parquet si sonore, dépliant des sièges si grinçants, que tous ces bruits finissaient par faire partie de la représentation?
Des colonnes rondes en béton soutenaient un balcon que les spectateurs les plus dissipés envahissaient d’office. En bas, sur la partie droite, de très hautes fenêtres obturées par des rideaux éclairaient faiblement la partie déambulatoire de la salle. Les portes d’entrées étaient battantes comme dans un saloon, la sortie de secours donnait sur la cour, des coulisses passoires filtraient avec une bienveillance totale parents et amis, tandis que sur la scène une trappe dissimulait un trou de souffleur.
Située à l’emplacement de l’actuel jardin des Arts, cette salle municipale partageait sa façade néo-normande avec celle de Justice de Paix, tribunal d’Instance et le Conservatoire de Musique et d’Art dramatique. A l’origine, il s’agissait de simples hangars reconditionnés dans les années 20 en bâtiments publics. Le Conservatoire avait d’ailleurs conservé des escaliers affreusement raides qui tenaient plus de l’échelle de meunier qu’autre chose.
A l’aube des années 90, le Centre Philippe-Auguste allait remplacer tout cela. L’acoustique et le confort y ont gagné, mais le charme disparu de ces lieux hante toujours la mémoire de nombreux vernonnais.
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