Le lancer dans la peau

Publié le20 juin 2016 » 3107 Views»

À 28 ans, Luccioni Siegfried Mve rêve des Jeux Olympiques. À Vernon pour la saison estivale, l’international gabonnais participe aux championnats d’Afrique à Durban (Afrique du Sud) le 22 juin. Pour mettre toutes les chances de son côté, le lanceur s’entraîne neuf fois par semaine. S’il alterne poids et disque à l’entraînement, sa fédération l’a positionné sur le poids pour les championnats d’Afrique où il espère se qualifier pour les Jeux Olympiques de Rio.

Luccioni Siegfried Mve

Vernon Direct : Vous êtes originaire de Libreville au Gabon, comment êtes-vous arrivé à Vernon ?

Luccioni Siegfried Mve : En 2011, j’ai effectué un stage de perfectionnement avec l’équipe nationale gabonaise à Vernon. J’ai rencontré David Grard, manager du SPN Athlétisme. Il m’a repéré, mais ce n’est que quelques années plus tard que j’ai commencé à venir ici en période estivale.

VD : En quoi les conditions d’entraînement sont-elles meilleures à Vernon qu’au Gabon ?

LS M : Depuis 2011, je m’entraîne seul au Gabon, mes potentiels rivaux ont tous abandonné faute de structures et d’accompagnement. En squat, j’ai un record à 230 kg. Au Gabon à 200 kg je prends toutes les charges de la salle et les autres ne peuvent plus s’entraîner… Je n’ai pas eu l’occasion d’améliorer mes conditions d’entraînement là-bas, j’ai prouvé à tout le monde que j’étais capable de faire des résultats. Je peux faire mieux. Ici je suis logée au CRJS (Centre Régional Jeunesse et Sports) par le SPN Athlétisme, qui prend aussi mon alimentation en charge. Je suis à dix minutes du stade. Je suis également suivi médicalement. Je participe aux différentes compétitions, les interclubs, les meetings, les championnats.

VD : Depuis vos débuts en athlétisme, vous êtes très déterminé…

LS M : Je lançais des grosses pierres et des blocs de ciments durant mes deux premières années d’athlétisme. Nous n’avions pas de poids. J’ai eu mon premier poids en 2008. J’avais une très grosse envie et j’écoutais les conseils de mon père, alors j’ai persévéré.

VD : Comment avez-vous découvert l’athlétisme ?

LS M : J’ai commencé sur le tard, à 18 ans. J’ai joué 10 ans au basket, j’étais en 1ère division. Je me suis blessé au genou gauche et mon club ne m’a pas pris en charge. Mon père m’a orienté vers l’athlétisme. Le basket est le sport que j’ai le plus aimé, j’ai quelques regrets de ne pas avoir pu intégrer l’équipe nationale.

Luccioni Siegfried Mve

VD : Quel est votre objectif cette saison ?

LS M : J’aimerais battre mes records, faire 18 mètres au poids et 58 mètres au disque, et être parmi les meilleurs athlètes gabonnais. Nous n’avons pas pu faire de compétitions internationales dernièrement car notre fédération était suspendue par l’Association Internationale des Fédérations d’Athlétisme (NDLR : pour ingérence du ministère des sports dans la gestion de ses affaires, notamment l’élection de son président). C’est frustrant. Nous n’avons pas de minima pour les Jeux Olympiques, les meilleurs auront leur billet pour Rio au Brésil. Ce serait une première pour moi. Lors de la Coupe d’Afrique, j’aimerais faire une finale, en lançant à 17 mètres.

VD : Vous évoluez sans entraîneur actuellement, est-ce gênant ?

LS M : Je reproduis mes plans d’entraînements de l’année dernière. Un Cubain, Luis Angel Videaux, m’entraînait. J’ai beaucoup progressé avec lui. J’ai réalisé 50,21 m au disque et 16,16 m au poids. Mais il est parti.

VD : En parallèle de votre carrière, quelles études suivez-vous ?

LS M : Cette année je suis en Master 1 de comptabilité, j’ai eu une permission pour venir ici. J’aimerai m’orienter l’année prochaine en management du sport.

Palmarès :
– Champion du Gabon de poids depuis 2006

– Champion du Gabon de disque depuis 2008

– 5e des Championnats d’Afrique au poids de 2010 à Nairobie au Kenya

– 5 sélections nationales toutes catégories confondues

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