Juin 1940, le château des Pénitents est bombardé. Il ne restera de ce superbe domaine situé à Vernonnet que des ruines envahies par la végétation.
Par Alexandre Révérend
Quelques années plus tard, le 21 juillet 1948, Mme Biron, mère de l’ancien gardien, est à la recherche de ses poules. Au bas d’un petit escalier extérieur, elle découvre un corps, celui d’une femme recroquevillée, le bras replié au-dessus de la tête. La malheureuse gît dans une mare de sang. Appelé rapidement sur les lieux, le docteur Cornette ne peut que constater le décès. Les yeux ouverts, l’expression horrifiée du visage de la défunte, des griffures aux mains, des contusions et ecchymoses sur les genoux et aux coudes : le médecin ne peut croire à une simple chute et refuse de signer le permis d’inhumer. Une autopsie est alors ordonnée. Elle révèle diverses fractures, ainsi qu’une plaie ouverte à la base du crâne qui semble avoir été provoquée par une pierre.
La victime, âgée d’une trentaine d’années, s’avère être l’épouse du capitaine Bru affecté depuis trois mois à la caserne de Vernon. Le couple est rentré depuis peu des colonies où le militaire était en poste. M. Bru est sans nouvelle de sa femme depuis la veille et s’est résolu à prévenir la police. Anéanti, le gradé se rend à la morgue de l’hôpital de Vernon pour y reconnaître le corps. L’enquête va démontrer que Mme Bru a quitté son domicile de l’avenue Victor-Hugo vers 14h30, laissant ses deux enfants à la garde de l’ordonnance. Un témoin aperçoit la femme du capitaine sur le pont en direction de Vernonnet, il est 16 heures. Est-elle simplement partie se promener en ce beau samedi de juillet ? A-t-elle croisé un rôdeur ? Que faisait-elle dans les ruines de ce château désert ? Y avait-elle rendez-vous avec un amant ? Un maître-chanteur ?…
Le crime des Pénitents ne sera jamais élucidé.
La chronique du passé par l’Agence de Tourisme Temporel Vernonnaise
Vos photos familiales prises dans Vernon avant 1940 nous intéressent.
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