Le véritable succès des produits locaux
Manger local est de plus en plus tendance, mais surtout très bon pour son territoire, son environnement ou son portefeuille. La municipalité l’a bien compris. En plus de privilégier les produits locaux, elle favorise les circuits courts.
Alors que le Salon International de l’Agriculture commence le 25 février, Vernon Direct vous emmène auprès de producteurs locaux, cuisiniers et revendeurs en circuit court.
Du ramassage des pommes à l’embouteillage et l’étiquetage, Christophe Couturier fait tout, brassage et fermentation compris. Céréalier et producteur, il a repris il y a 27 ans la ferme familiale à Bois-Jérôme. À l’époque, l’exploitation agricole n’était que céréalière. Il décide alors de planter des pommiers dans son verger de Giverny, qui surplombe le village. Cinq ans plus tard, les premières pommes se montrent. Aujourd’hui, les 4000 pommiers produisent des pommes de toutes les variétés : binet rouge, bedan, clos renaux, douce pomme… Toutes sont destinées à la presse. Elles donnent ensuite du jus de pomme, du cidre, du vinaigre de cidre ou servent à faire des confitures. « Je possède des mirabelliers, j’en profite pour faire de la confiture et du sirop de mirabelles », précise cet amoureux de la nature. « Comme je produis du colza, j’ai pour projet d’en faire de l’huile. Le colza est riche en oméga 3. »
La diversification de son exploitation agricole s’est révélée judicieuse. Elle rapporte un tiers de ses bénéfices au producteur.
La production de Christophe Couturier est consommée localement. « Mes produits sont directement en vente à ma ferme à Bois-Jérôme. Mes clients sont principalement des habitants de Vernon ou de passage. J’ai aussi des groupes de touristes qui visitent la ferme avec dégustation. » On peut également retrouver ses produits au restaurant La Musardière ou à l’hôtel Baudy à Giverny, au restaurant des Tourelles, à la Capitainerie ou encore à la boulangerie Le Paneton à Vernon.
Le maraîchage attire des vocations
Si producteur n’est pas un métier réputé facile, il attire pourtant des passionnés chaque année. C’est le cas du Vernonnais Joris Gunsburger. Ce fils de vacher souhaite créer un projet de maraîchage bio ainsi qu’un éco-lieu associatif et culturel. Il travaille déjà sur son terrain situé à Bois-Jérôme-Saint-Ouen. Salades, tomates, choux, concombres, courgettes… Les premiers fruits et légumes sortiront de terre fin mai, début juin à la Ferme des Passages. « Dans un premier temps, les paniers seront vendus aux habitants de Bois-Jérôme-Saint-Ouen chaque vendredi, puis j’élargirai. Je proposerai le panier suspendu, qui consiste à offrir un panier à une personne dans le besoin. Il y aura aussi des produits locaux des environs. » Si pour le moment, seuls 5000 m2 seront cultivés par Joris Gunsburger, une grande partie du terrain sera rapidement utilisée. La forêt abritera prochainement un poulailler et des ruches destinées à une association. L’association Maraîchage Sol Vivant, dont le président Marcel Mulet parraine le Vernonnais, aura elle aussi sa parcelle pour y cultiver ses courges.
La Ferme des Passages a déjà reçu le label bio, ce qui constitue un véritable pas de plus vers ce grand projet de maraîchage.
Des champs à l’assiette
Afin de soutenir l’économie locale, favoriser les producteurs normands et donner davantage de goût aux assiettes, un marché alimentaire concernant les produits laitiers vient d’être signé avec l’association Local et Facile, située à Bois-Guillaume (Seine-Maritime). La cuisine centrale municipale prépare au quotidien 1200 à 1300 repas pour les écoles, sans compter les repas servis auprès des personnes âgées. En plus de rendre un service public, elle fait aussi tourner l’économie locale. Depuis bien des années déjà, la cuisine centrale s’approvisionne en pain à la boulangerie Au Péché Véniel, rue Carnot, et en porc et bœuf auprès de l’abattoir du Neubourg, favorisant ainsi les circuits courts. Le poulet est quant à lui issu du Label Rouge, un gage de qualité.
+ d’infos : Salon International de l’Agriculture, du 25 février au 5 mars 2017 (9h – 19h). Parc des Expositions à Paris.
3 questions à…
Dominique MORIN adjointe en charge de l’éducation
Un nouveau marché alimentaire vient d’être passé. Quel est son but ?
Ce nouveau marché d’une durée de trois ans doit permettre la fourniture de denrées alimentaires en privilégiant les circuits courts, le local, mais aussi le bio (20 ou 30%). Nous mutualisons désormais nos commandes avec Saint-Marcel et on peut envisager à l’avenir de faire de même sur le territoire de la nouvelle agglo, Seine Normandie Agglomération.
La ville a-t-elle éprouvé des difficultés à trouver des producteurs répondant à sa demande ?
Il nous fallait des producteurs capables de nous fournir en grande quantité durant toute l’année. Pour cela, la Chambre d’agriculture nous a assistés dans nos recherches, nous avons réalisé un gros travail pour regrouper au maximum les denrées. L’association Local et Facile est un groupement de producteurs, ils peuvent donc répondre à nos besoins.
Considérez-vous que la collectivité doit montrer l’exemple ?
À partir du moment où l’on a des fournisseurs sur place, pourquoi aller en chercher plus loin ? Consommer local a un impact sur le développement économique local. On joue le jeu au maximum sur tout ce qui est produit sur place : les œufs, le lait, les fruits et légumes, la viande, les jus de fruits…
Le territoire représenté à Paris
Cinq producteurs du territoire de Seine Normandie Agglomération participent au Salon International de l’Agriculture.
Comme tous les ans, le Département de l’Eure sera présent sur le Salon International de l’Agriculture. De nombreuses animations sont prévues chaque jour. Cinq producteurs de l’agglo SNA ont été conviés à ce salon à Paris, dont un Vernonnais, Claude Joseph (Slow food). Seront également présents Charles Baudart (volailles, œufs, lapins, pommes – la Ferme de la Passe à Cailles à Jouy-sur-Eure), Clémence Thirouin (légumes, chips de légumes, jus de fruit et cidre, Hennezis), Margaux Doré-Déchaumont (Pressoir d’or, cidre, jus de fruit, Saint-Jean-de-Frenelles et Les Andelys) et Michel Galmel (La Ferme des Ruelles à Tilly).
+ d’infos : www.eure-en-ligne.fr