Résistante vernonnaise, cette ancienne professeure de dessin au collège Moderne de Vernon, résidait au numéro 37 de la rue Yvelin. Née le 7 octobre 1901 à Houdan (Seine-et-Oise), elle est décédée à l’âge de 86 ans.
Après avoir habité rue de Gamilly, ses parents s’étaient fait construire une maison rue Yvelin, que Louise Damasse ne quittera plus. Elle fut résistante et agent de liaison sous le commandement de Levasseur pendant la dernière guerre. Sa maison, son école, servaient de boîte aux lettres et, parfois même, de quartier général. Elle reçut à ce titre plusieurs médailles : la Croix du Combattant volontaire de la Résistance, la Croix de guerre, et la médaille de la Résistance. Elle eut également les remerciements américains du Général Eisenhower, et les Palmes académiques.
Décédée le matin du 8 octobre 1987, Mademoiselle Damasse – comme l’appelait la presse à l’époque – s’était rendue célèbre en publiant son journal de guerre, dans le Démocrate Vernonnais. Chaque jour, pendant l’occupation nazie, cette femme a décrit ses journées.
L’héritage d’une femme courageuse
Lors de sa mort, le journal écrivait : « Louise Damasse n’est plus, mais elle ne nous quitte pas entièrement. Outre son souvenir qui restera longtemps ancré dans nos mémoires, elle nous laisse son journal, son volumineux journal, où, jour après jour, elle raconte ce qui s’est passé à Vernon durant les quatre ans d’occupation nazie. Son journal vient d’être déposé au musée de Vernon où il fera œuvre utile. C’est qu’il est bon que notre jeunesse sache ce que furent les quatre ans d’Occupation nazie… avec la pénurie alimentaire, les bruits de bottes dans les rues, les perquisitions, les arrestations, les poteaux d’exécution, sans oublier les déportations dans les camps de la mort nazis, où 9 millions d’hommes, femmes, enfants, furent exterminés. »
Celle qui allait aux cérémonies commémoratives de la Libération, a laissé dernière elle les membres de la Résistance en deuil.
Sources : Le Démocrate 14/10/1987 et 28/08/1981, Acte de décès
EXTRAIT DE SON JOURNAL DU 20 SEPTEMBRE 1944
Détail amusant : l’un d’eux (les Anglais) avait confié au coiffeur qui lui coupait les cheveux, qu’ils avaient tous laissé pousser leur moustache pour entrer en France. Ils pensaient sans doute que la moustache était à la mode parmi les Français. Sitôt la ville libérée, les Tommies s’étaient précipités chez les coiffeurs pour se faire couper les cheveux et raser, ce qui leur a été fait tout de suite, on les a pomponnés, parfumés, et même, je crois, gratis, trop heureux était-on d’accueillir nos libérateurs.