Compositeur et musicien, notamment pour le théâtre, Clément Mirguet livre une œuvre nostalgique à la portée universelle. Sorti en téléchargement à l’automne dernier, « M » sera bientôt disponible en disque vinyle.
Liberté, autonomie et sincérité, autant de mots pouvant décrire le parcours de Clément Mirguet. A 36 ans, ce musicien aurait pu être gymnaste. Jeune champion de l’Avenir de Vernon, période âge d’or, il se blesse et rate l’entrée à l’INSEP. « Tous mes rêves se sont effondrés, mais à 15 ans la musique a pris le relais », raconte-t-il, « c’était la période cheveux gras et Radiohead, je jouais du rock psyché avec mes copains de Dumézil ». Eux, abandonnent la musique tandis que pour Clément, elle devient une passion dévorante. Après des études d’ingénieur du son, c’est la découverte du trip-hop et ses premières compositions de musique assistée par ordinateur.
Ses premiers succès aussi, avec le groupe Orchester qui sort un album en 2008 et enchaîne les dates. Survient alors la rencontre décisive : Thomas Jolly, metteur en scène rouennais, qui l’embauche pour composer la musique de ses spectacles. « Cela fait désormais 10 ans que je l’accompagne sur la route », explique Clément Mirguet. Mais il y a 4 ans, le jeune homme perd un être cher. De cette « tragédie » naît l’album M, sa catharsis.
Du deuil à la renaissance
Le long des 12 pistes qui composent M, piano, violoncelle, chant et beats électroniques se mêlent dans des compositions aériennes empreintes de mélancolie. L’album se déploie comme un voyage à travers les souvenirs, tantôt ombre, tantôt lumière. On pense à l’œuvre hanthologique des Boards of Canada. « Cet album est une expérience intime issue d’un besoin, d’une urgence, je n’avais pas l’intention de le rendre public », souligne le musicien. Pourtant, les quelques personnes qui l’écoutent sont enthousiastes, le disque suscite même l’intérêt d’Universal et de Laurent Garnier. « Finalement je l’ai sorti en autoproduction, j’avais besoin de temps avant de le partager », résume Clément Mirguet, « même s’il touche 10 personnes seulement, l’essentiel sera fait, car cette musique peut parler à tous : il y est question de deuil, mais surtout de renaissance, c’est une œuvre positive ».