Actuellement en résidence à l’Espace Philippe-Auguste, le slameur a présenté ses textes aux élèves du lycée Dumézil tout en leur enseignant à prendre la parole en public.
Comment avez-vous fait de la poésie votre métier ?
Rien ne m’y destinait. J’ai grandi à Lyon dans une famille d’origine algérienne et allemande. Comme mon père, j’étais boxeur, mais j’étais aussi très complexé : par ma taille, mon nez cassé et ma voix. Par contre, j’adorais lire. Pendant mes études, je suis passé devant un café qui organisait une soirée poésie, un verre en échange d’un texte ! J’ai essayé et j’ai été repéré par une metteuse en scène. Depuis 20 ans, c’est mon métier. J’ai monté des spectacles, enregistré des disques, écrit des textes pour la pub ou les politiques. Je fais aussi découvrir la poésie dans les écoles, les entreprises, les prisons…
Que peut nous apporter la poésie dans notre quotidien ?
La poésie rend l’ordinaire extraordinaire. Grâce à elle, on ne s’ennuie jamais. Elle se trouve dans le regard qu’on porte sur les choses et nous réapprend à les voir. Elle ne dépend pas de notre bagage culturel. Si on lit de la poésie, c’est pour y trouver quelque chose qui nous soulage, dont on a besoin. La poésie doit nous aider à aller mieux. Elle permet de remettre du subjectif, de l’émotion et, grâce à cela, d’éprouver de l’empathie.
Quels conseils donner aux jeunes lorsqu’ils parlent en public ?
Il faut faire attention à trois choses : respirer, articuler et prendre son temps, c’est la méthode RAP ! Parler en public mobilise le corps, la voix et l’espace. Plus on est convaincu de ce qu’on dit, plus le corps et la voix s’accordent. C’est pour cela que j’encourage les jeunes à suivre leur « boussole morale intérieure » et à faire ce en quoi ils croient. Quand ils prennent la parole en public, il faut aussi qu’ils y trouvent du plaisir !