Créatrice de vidéos sur la langue française et professeure de collège, « Profélie » a animé la grande dictée intergénérationnelle organisée le 26 février par la mairie.

Comment êtes-vous devenu férue de dictées ?

Tout a commencé en 2020, lors du confinement. Avec mon collège, je me suis portée volontaire pour participer à la grande dictée de France 3 devant plus d’un million de téléspectateurs. Cette expérience m’a donnée envie de lancer ma chaîne YouTube sur le sujet. J’anime également des dictées pour plusieurs villes du département. A Vernon, c’était ma deuxième. Elle a eu lieu au Musée Blanche Hoschedé-Monet, c’est pourquoi j’ai choisi trois textes sur l’impressionnisme dont un extrait des Nymphéas Noirs de Michel Bussi. Une bonne dictée mêle difficultés orthographiques, langue riche et accords grammaticaux complexes.

La langue française est-elle amenée à évoluer ?

Les mutations sont inévitables et se font petit à petit. Mais les Français sont assez conservateurs quant à leur langue. Je pense qu’il est important de garder la trace de l’origine des mots. Par exemple, que corps s’écrive ainsi car cela vient de corpus en latin. Néanmoins, des questions se posent, notamment celle de l’inclusivité. Notre langue a été codifiée au 17e siècle, pourtant il existe des mots plus anciens qui expriment le féminin comme doctoresse ou chevaleresse. Nous pouvons les utiliser. Il est ainsi possible d’être progressiste en respectant l’histoire du français.

Quels conseils pour les jeunes qui souhaitent percer sur YouTube ?

Il faut d’abord aimer son sujet, y consacrer du temps et le creuser. Il est également nécessaire d’avoir un minimum de compétences techniques, du matériel et ne pas hésiter à se faire aider. Les jeunes doivent être conscients que c’est beaucoup de travail et que, pour en vivre, il faut s’y consacrer à plein temps.