Portraits de vernonnaises

Publié le1 mars 2017 » 3573 Views»
À l’occasion de la journée internationale des droits de la femme, qui a lieu le mercredi 8 mars, nous avons dressé les portraits de quelques vernonnaises. Passionnées, très impliquées, nostalgiques et parfois engagées, Vernon Direct vous propose de découvrir, ou redécouvrir ces femmes aux parcours variés.

Tailleuse pierresKezia Cazenave
Tailleuse de pierre… Et pourquoi pas ?

Rue Ogereau, au château des Tourelles, derrière la lourde porte en bois, se cache un petit groupe de tailleurs de pierre.

Kezia Cazenave a 22 ans, et elle fait partie de ce groupe depuis le mois de décembre. Ayant loupé son examen en médecine, elle a décidé de s’octroyer six mois en service civique, pour servir l’intérêt commun, mais également pour se donner le temps de trouver la voie qui lui plaît. Et maintenant elle en est sûre, « cette expérience m’a confortée dans l’idée que j’aimerais être biologiste ». Les premiers mois, ils ont testé plusieurs activités, comme la maçonnerie, le désherbage, et même le dessouchage.

Actuellement, le groupe apprend à tailler les pierres, une activité qui demande beaucoup de précision. Bien que ce soit une expérience riche, la jeune femme sait qu’elle ne continuera pas dans ce milieu. Polyvalente, il n’est pas toujours évident pour elle de répéter les mêmes gestes, inlassablement. Dans une bonne ambiance non dissimulée au sein de la pièce, Kezia, a tenu à faire passer un message aux filles qui aimeraient se lancer dans l’aventure, mais qui n’osent pas : « Osez, allez-y ! Ce n’est pas sorcier, on s’adapte, et on apprend des techniques pour soulever les objets lourds sans se faire mal. Ce n’est pas un métier d’homme, c’est fini ça ! »

Bien que cette activité soit fatigante moralement et physiquement, Kezia affirme que ça lui a permis de rencontrer du monde plus facilement, et aussi de découvrir un métier, « je ne savais pas que le métier de tailleur de pierre existait toujours, je pensais que tout se faisait avec l’aide de machines. »  Kezia effectue six mois de service civique sur le chantier mené par l’association Cham. L’objectif est de rénover le Vieux- Moulin et l’ancienne avancée du château des Tourelles, dans le cadre du plan de mise en valeur du patrimoine lancé par la ville.

Dessinatrice Marie-MadMarie-madeleine bourdin
« J’ai fait vivre mes personnages, comme j’aurais aimé vivre… »

Marie-Madeleine Bourdin a consacré sa vie à dessiner pour les enfants. C’est sous ses coups de crayon que sont nés les deux personnages, Titounet et Titounette.

Ce qui frappe tout de suite chez Marie-Madeleine, c’est son envie de partager. On oublierait presque ses 94 printemps, lorsqu’on discute avec cette femme de tout ce qu’elle a accompli.

Dans sa jeunesse, elle avait pris pour habitude de raconter des histoires et de griffonner à côté. C’est ainsi que Titounet et Titounette ont été créés. En 1955, sans jamais avoir pris de cours de dessin, Marie-Madeleine Bourdin s’est vu offrir un travail dans un nouveau journal, Perlin Pinpin. Ce qui est assez amusant, quand on sait que la jeune fille qu’elle était, ne voulait pas travailler dans la BD. Elle craignait de se lasser de ses personnages. Pourtant, quand on lui a proposé ce poste, elle a accepté, et ne le regrette pas aujourd’hui.

Elle s’est alors mise à travailler chez elle, et écrivait deux pages de BD par semaine. « J’aimais tout ce que j’ai écrit », lance-t-elle. Quand on lui demande ce que représentent ses personnages pour elle, sa réponse est simple, « je les ai fait vivre, comme j’aurais aimé vivre. »

Des souvenirs figés dans le temps

À travers ses histoires, elle semble avoir marqué plus d’une vie. Dans un grand trieur, toutes les lettres de ses fans sont soigneusement rangées. Il y en a plus d’une centaine, d’enfants bien sûr, mais aussi d’adultes, qui lui racontent plusieurs années après, ce qu’ils ressentaient en lisant ses histoires. L’air un peu nostalgique, la dessinatrice raconte, « quand on m’écrivait, je répondais toujours, et quand je recevais un dessin, j’en envoyais un en retour. »

Encore aujourd’hui, des gens viennent sonner à sa porte dans l’espoir de se faire dédicacer un de leurs albums. Maintenant, Marie-Madeleine Bourdin a pris sa retraite depuis plusieurs années, et profite de son atelier au fond de son jardin pour sculpter, et transmettre ses passions.

Photo Caroline KemlinCaroline kemlin
Plein de projets pour animer le château de Bizy !

Caroline Kemlin est expert agricole et foncier. Cette trentenaire partage ses semaines entre la Bretagne, Paris, où se trouve son bureau, et le château de Bizy à Vernon.

Au sein du château de Bizy, elle est chargée de la communication et du développement des activités touristiques. C’est donc à elle que revient la responsabilité de créer des animations, ainsi que la recherche de partenariats et de nouveaux débouchés.

« J’exerce mon activité dans une entreprise familiale qui s’est spécialisée dans la gestion de propriétés agricoles, viticoles, rurales, touristiques et immobilières. », explique-t- elle. Toujours se renouveler Concernant le château de Bizy, Caroline Kemlin annonce que plusieurs projets sont à l’étude. « Nous développons les visites guidées classiques, mais également des visites animées à destination du jeune public. » Mais pas seulement, elle travaille avec son équipe à la remise en eau des fontaines, pour redonner au parc sa splendeur d’antan. « Cette année, un jardin potager sera également en production. D’ailleurs, nous envisageons de créer une ferme pédagogique ! » ajoute-t-elle. L’objectif est d’accueillir au mieux les visiteurs locaux, qui « nous font l’honneur de venir à notre rencontre », sans oublier les visiteurs étrangers, et notamment les croisiéristes.

 

C.PicardCatherine PICARD
Une femme engagée contre les dérives sectaires

Présidente de l’Unadfi (Union Nationale des Associations de Défense des Familles et de l’Individu Victimes de Sectes)

Auteure d’une loi contre les sectes lorsqu’elle était députée, Catherine Picard poursuit son combat en tant que présidente de l’Unadfi.

Comment fonctionnent les sectes ?
La mécanique sectaire est bien rodée. Le gourou profite d’un moment de doute, qui peut passer par la perte d’un proche, ou une rupture amoureuse. Une fois que la faiblesse de la personne est repérée, le gourou séduit la personne, puis il déconstruit tout ce qu’elle a appris. S’ensuit la rupture avec la famille, et le quotidien en général. D’ailleurs, concernant la radicalisation, la mécanique mise en place pour mettre l’emprise sur la personne est similaire.

Comment aide-t-on une personne prisonnière d’une secte ?
Tout d’abord, il faut écouter et diagnostiquer les victimes. Des professionnels sociaux et psychologiques travaillent avec nous pour cerner les demandes. La reconstruction est la phase la plus difficile, parce que les gens se retrouvent complètement isolés.

Comment se protéger des personnes mal intentionnées ?
Ce qu’il ne faut pas faire, c’est aller dans un endroit où l’on risque de vous manipuler lorsque vous êtes vulnérable. Il ne faut pas se dire que comme c’est une vulnérabilité passagère, nous sommes hors d’atteinte. Parce que c’est faux. Il faut rester critique en permanence.

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L’espace Simone-Veil fête la journée de la femme ! Mercredi 8 mars 2017
À l’occasion de la journée internationale des droits de la femme, un forum santé est organisé. Bien-être, diététique, conseils médicaux, sport et même une animation théâtrale sont au programme de cette journée spéciale. N’hésitez pas, la plupart des activités sont gratuites !

+ D’INFOS : vernon27.fr ou sna27.fr

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