A Vernon, on préfère manger à la cantine ! 5 matinées par semaine, la restauration municipale cuisine pour les écoliers et les seniors. Autant de recettes pleines de goûts et de menus vérifiés par une diététicienne, réalisés avec des aliments de qualité.
De la viande française, du laurier, du thym, du céleri, une pincée de gros sel… Bref, une vraie recette familiale pour un émincé de boeuf aux petits oignons ! Sauf qu’ici, François et ses quatre collègues cuisinent pour près de 1 500 personnes.
Nous sommes à la cuisine centrale, rue des Bourdines, il est 7h du matin. Ici tout est préparé la veille pour le lendemain et stocké dans 6 chambres froides dont la température fait l’objet d’une vigilance constante. Les cuisiniers préparent la nourriture des écoliers, des seniors des Résidences Autonomie et de ceux bénéficiant du portage des repas, des crèches et des militaires stationnés à Vernon. Et tout ça est très encadré. « Chaque aliment qui rentre ici est strictement contrôlé, les produits frais sont conservés seulement un ou deux jours », souligne François, le cuisinier. Une vigilance doublée d’analyses effectuées par un laboratoire plusieurs fois par mois.
Au-delà de l’hygiène, la composition des menus brille par sa qualité. Celle-ci est élaborée par une commission réunissant les cuisiniers et les élus du conseil municipal des enfants, épaulés par Mélanie Debonne, diététicienne à Vernon. Les jeunes font remonter les envies de leurs camarades, il est parfois question de frites, et les cuisiniers proposent des recettes. « Mais il y a de nombreuses règles à respecter », tempère Frédérique Dubois, cheffe de la restauration municipale, « elles sont fixées par la loi Egalim ». Pour nos chers petits, de la variété, moins de gras et, surtout, du goût !
Chaque repas est composé de 5 aliments : 1 cru, 1 cuit, 1 féculent, 1 protéine, 1 produit laitier. Toutes les semaines, un plat végétarien est proposé.
Priorité au bio et au local
Aujourd’hui, la ville de Vernon va plus loin que les recommandations nationales grâce à une alimentation très qualitative. Pour cela, elle choisit 90% de ses produits en France et privilégie les circuits courts et le biologique. Le pain vient de la boulangerie Véniel, les oeufs de la Ferme de l’Ecoufle à Saint-Marcel et les yaourts de la Ferme des Peupliers à Flipou. Des matières premières travaillées avec soin par de vrais professionnels qui prennent plaisir à réinventer leurs recettes. D’ailleurs, l’émincé de boeuf aura fait l’unanimité chez les maternelles de l’école du Parc.
En resterait-il, par hasard ? Ce serait étonnant car les élèves sont sensibilisés au gaspillage alimentaire à travers plusieurs ateliers !
3 questions à …
DOMINIQUE MORIN
Maire-adjointe en charge de l’éducation
La qualité de l’alimentation est-elle une priorité pour la ville ?
Oui et nous comptons même nous améliorer encore. Aujourd’hui, 25% des produits sont issus de l’agriculture biologique et 13% possèdent un signe de qualité (Label Rouge, AOP, AOC etc.). Notre but est de porter ce chiffre à 50% d’ici l’an prochain. La santé des enfants, des seniors et des Vernonnais en général est primordiale.
Manger à la cantine, combien ça coûte ?
Le coût du repas est calculé selon un quotient familial propre à la mairie. Il s’échelonne de 57 centimes à 5,31 €. Le prix le plus bas est très modique car la cantine reste un service public. Chaque repas coûte 11€ à la collectivité tandis que le prix moyen pour les familles est de 2,90€. Il n’y a pas de gratuité car la valeur de la nourriture existe, cependant la cantine est accessible à toutes les familles.
La cantine scolaire est-elle un lieu d’éveil au goût ?
Bien sûr. Et pour certains élèves, c’est même le repas le plus diversifié de la journée. Apprendre à manger, c’est apprendre à être en bonne santé. Nous demandons aux enfants de goûter avant de dire qu’ils n’aiment pas et nous les initions à des aliments et des textures très variés. A titre d’exemple, en crèche, tout n’est pas mixé afin d’encourager l’apprentissage de la mastication. La restauration municipale organise souvent des repas à thèmes pour ouvrir l’horizon gastronomique. Il y a parfois des recettes très originales comme le poulet au cacao. Cela va dans le sens des ateliers que nous organisons sur le temps scolaire, à l’instar des petits déjeuners dans les écoles, afin d’enseigner aux enfants à manger équilibré.