Débouchant sur la rue du Parc, la rue du Lieutenant-Aviateur-Astouin interpelle bien des passants. Explications.
Né à Moulins (Allier) le 7 décembre 1895, Gaston Gabriel Louis Astouin passe toute sa jeunesse à Vernon où son père est capitaine du 3ème escadron du train. Il s’engage le 9 décembre 1913, comme conducteur à la 3ème compagnie du 3ème escadron du train de Vernon, puis passe rapidement brigadier.
Le 2 août 1914, le jeune Astouin quitte Vernon, peu après il est promu aspirant puis sous-lieutenant. En novembre 1915, il demande à être affecté dans l’artillerie et obtient le 29 janvier 1916, à Verdun, l’ordre du jour du 31ème corps d’armée cette brillante citation : « Jeune officier engagé à 18 ans au début de la guerre, a fait preuve, en maintes circonstances de courage et de sang froid notamment le 6 avril en assurant l’évacuation sous le feu de l’ennemi de son cantonnement où un incendie venait de se déclarer par suite d’un bombardement d’obus à gros calibre ». Le 29 juillet 1917, il s’engage dans l’aviation. L’année suivante, il intègre l’escadrille d’observation « Les Mouettes ». La guerre terminée, il vient au 35ème régiment d’aviation de Lyon et en 1923, on lui confie le commandement de la 8ème escadrille de chasse. Astouin participe brillamment à de nombreux meetings aériens en France. Son raid Lyon- Nîmes effectué en 34 minutes, à la vitesse de 309 km/heure, le classe définitivement parmi les pilotes hors-pair. Le 28 et 29 mai 1924, l’aérodrome de la Blecherette à Lausanne accueille un meeting international d’aviation. Plus de 20 000 personnes assistent aux acrobaties des pilotes militaires. Le 29 mai, après avoir gagné la coupe Vermeil de l’acrobatie sur son Hispano-Delage, le lieutenant Astouin participe à une démonstration de chasse aux ballonnets. Cet exercice consiste à détruire des ballons en leur fonçant dessus. Soudainement, après un virage, son avion pique du nez et s’écrase à une centaine de mètres de l’aérodrome. Transporté dans une clinique de Lausanne, il succombe à une hémorragie. Le 1er juin 1924, un hommage lui est rendu sur place, le 17 juin l’inhumation a lieu dans le caveau familial à Vernon. Une stèle est érigée à sa mémoire à Lausanne.