Une rue du quartier des Douers porte le nom de Jean-Pierre Claris de Florian, poète et auteur de fables du 18ème siècle. Si son nom ne vous dit rien, certaines de ses fables ne vous sont peut-être pas étrangères…
Né le 6 mars 1755 au château de Florian dans la commune de Logrian (Gard), le fabuliste Jean-Pierre Claris de Florian perd très tôt sa mère. Petit neveu de Voltaire, il est encouragé par l’écrivain et philosophe dans sa vocation littéraire, Bien qu’il soit dans l’ombre de Jean de La Fontaine, Jean-Pierre Claris de Florian connaît très vite le succès. Grâce à ses fables (Le Grillon, Le Vacher et le garde-chasse, etc.), il entre dans la postérité. Il est aussi connu pour ses romans, ses poèmes et ses romans dramatiques.
En 1768, il est page du duc de Penthièvre et séjourne fréquemment au château de Bizy. Le duc lui permet d’exercer sa passion pour la littérature, il restera d’ailleurs son protecteur et ami jusqu’à sa mort. Dans une lettre adressée en 1784 à son oncle, le marquis de Florian, il écrit : « Vernon est une ville charmante (…). Vous êtes sûr d’y trouver une excellente compagnie, de la noblesse (…) des maisons charmantes à bon marché, des jardins sur le bord de la Seine, le voisinage de Paris. »
« Quelques-uns de ses vers sont passés à la postérité : Pour vivre heureux, vivons cachés »
Florian est élu à l’Académie française le 6 mars 1788. En remplaçant le cardinal de Luynes, il est alors à son apogée. Il publie en 1972 un recueil de cent fables réparties en cinq livres. Douze fables s’ajouteront à ce recueil à titre posthume. Contraint de quitter Paris en 1793 en tant que noble, il se réfugie à Sceaux (Hauts-de-Seine) où il sera emprisonné puis remis en liberté à la chute de Robespierre le 27 juillet 1794. Ses conditions de détention ont détérioré sa santé fragile, il décède à 39 ans en septembre 1794. Quelques-uns de ses vers sont passés à la postérité : « Pour vivre heureux, vivons cachés », « Rira bien qui rira le dernier », ainsi que sa romance « Plaisir d’amour » chantée par de nombreux interprètes.
L’homme de lettres et politique français François-Antoine de Boissy d’Anglas, appréciait à leur juste valeur les qualités humaines de Jean-Pierre Claris de Florian : « Personne n’a senti plus vivement que Florian le bonheur d’avoir des amis et n’a été plus digne de le goûter : il offrait toutes les qualités qui le font naître et toutes celles qui en garantissent la durée : la douceur d’un commerce sûr et le charme d’une société agréable. En le voyant on l’aimait ; on s’attachait de plus en plus à lui à mesure qu’on le fréquentait davantage. On se sentait heureux de lui inspirer de l’estime. Son jugement était sain, sa raison solide, son caractère loyal et franc ; c’était l’homme qu’il fallait consulter dans les circonstances difficiles, celui qu’il fallait appeler dans ses périls ou dans ses besoins… Hélas ! Je n’ai été lié avec lui que pendant quelques années ; mais il y a vingt-cinq ans que je le regrette. Si la mort ne me l’eût pas enlevé, il eût été le conservateur de ma vie. »