MDIG
Une plongée dans l’enfance en 120 œuvres
Monet, Renoir ou Pissarro ont marqué l’histoire de la peinture. Mais quels parents étaient-ils ? Début de réponse dans une nouvelle exposition à Giverny.
Les enfants figurent parmi les sujets récurrents des toiles impressionnistes. Des tableaux où les fils et filles d’amis, de mécènes et, parfois, ceux des peintres eux-mêmes jouent le rôle de modèles. Ces « Enfants de l’impressionnisme » sont mis à l’honneur jusqu’au 2 juillet dans l’exposition éponyme du Musée des Impressionnismes Giverny (MDIG). « C’est un sujet sensible », confie son directeur, Cyrille Sciama, « à travers cette exposition, nous entrons dans l’intimité des artistes, heureuse ou non. » Il y a autant d’histoires différentes que de peintres présentés. Et ceux-là sont nombreux ! « Nous avons rassemblé 120 tableaux venus du monde entier, certains sont des chefs-d’œuvre », poursuit M. Sciama, « c’est une exposition dense, on peut facilement y passer deux heures et demi ! » A travers les salles, on navigue entre les thématiques, de la maternité à l’adolescence en passant par l’éducation ou les jardins.
Dès l’entrée, nous sommes accueillis par un fils d’artiste. Avec « Coco écrivant » (1907), Pierre-Auguste Renoir représente son plus jeune fils, Claude. « Renoir tire une grande source d’inspiration de ses enfants qu’il s’amuse à déguiser et faire poser néanmoins cette vie de bohème est plus pénible pour eux qu’il n’y paraît ». On aperçoit également le fils aîné du maître de Giverny au centre de « Jean Monet dans son berceau » (1867). Au cours de ce 19e siècle finissant, l’instruction devient obligatoire pour les enfants. « Mais il ne faut pas les voir comme les égaux des adultes », tempère Cyrille Sciama, « lorsque Claude Monet déjeunait, les enfants devaient garder le silence à table ! » Anarchiste, Camille Pissarro donnera une éducation moderne aux siens, dont les descendants témoignent dans le beau catalogue de l’exposition. Fidèle à son habitude, le MDIG fait dialoguer les enfants du siècle impressionniste et ceux d’aujourd’hui en présentant plusieurs œuvres contemporaines, à l’instar des photos de Martin Parr et d’Elaine Constantine.